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Bernard Tapie et son épouse frappés et ligotés durant un cambriolage

L’homme d’affaires de 78 ans et sa femme Dominique dormaient lorsque des malfaiteurs sont entrés par effraction dans leur maison de Combs-la-Ville, en Seine-et-Marne.
 
Bernard Tapie et son épouse ont été violentés dans la nuit du samedi 3 au dimanche 4 avril lors d’un cambriolage à leur domicile en région parisienne, a-t-on appris de source proche de l’enquête.
 
Ils dormaient lorsque que quatre personnes encagoulées et vêtues de combinaisons noires se sont introduites par effraction à leur domicile, à Combs-la-Ville, en Seine-et-Marne, et les ont frappés et ligotés avec des câbles électriques avant de repartir avec leur butin, des bijoux, a-t-on ajouté.
 
Entrés par une fenêtre du premier étage, les malfaiteurs ont dérobé deux montres, dont une Rolex, des boucles d’oreilles, des bracelets et une bague, selon une source proche de l’enquête. Le montant du butin n’a pas été communiqué.
 

« Vol aggravé avec violences et séquestration »

Dominique Tapie, qui a reçu des coups au visage, est parvenue à se défaire de ses liens pour se rendre chez une voisine d’où elle a donné l’alerte. L’homme d’affaires, ancien ministre de la Ville et député, a notamment reçu « un coup de matraque sur la tête », mais aucun des époux n’été hospitalisé, a précisé à l’AFP la procureure de Melun, Béatrice Angelelli. 
 
L’épouse de Bernard Tapie a seulement été conduite à l’hôpital pour une consultation. « Dominique a été accompagnée par le Samu aux urgences de Fontainebleau, d’où elle devrait sortir ce matin. Elle a reçu plusieurs coups mais elle va bien », a déclaré à l’AFP le petit-fils de l’ancien député et ex-ministre de la Ville, Rodolphe Tapie. « Mon grand-père a refusé d’être emmené, il est resté chez lui, il est KO, très fatigué. Il était assis sur une chaise, il a reçu un coup de matraque », a-t-il ajouté.
 
La police judiciaire de Versailles a été saisie de cette enquête pour vol aggravé avec violences et séquestration, a précisé à l’AFP une autre source proche de l’enquête.
 

L’état de santé de Bernard Tapie inquiète

Bernard Tapie souffre d’un double cancer de l’estomac et de l’œsophage. À l’automne, son procès en appel pour escroquerie dans l’affaire de l’arbitrage controversé du Crédit Lyonnais de 2008 avait été renvoyé en raison de son état de santé, sa maladie ayant « très gravement progressé ». Lors d’une audience fin mars, son avocate a cependant confirmé qu’il était « déterminé » à être présent à la reprise du procès prévue en mai.
 
Incarnation de la réussite sociale au milieu des années 80, « Nanard » est cependant devenu le symbole de l’homme d’affaires corrompu à partir de l’épisode du match truqué Valenciennes-Marseille, en 1993.
 
Dès la trentaine, il s’était spécialisé dans la reprise d’entreprises en difficulté. Il avait ainsi racheté en 1990 le géant allemand Adidas, point de départ du conflit avec son banquier historique, le Crédit Lyonnais. Ce passionné de sport est aussi connu en France pour avoir racheté en 1986 le célèbre club de foot de l’Olympique de Marseille. Mettant à profit sa notoriété, il s’était ensuite lancé avec succès en politique, devenant même en 1992 un très éphémère ministre de la Ville, sous la présidence de François Mitterrand.
 

Le précédent des joueurs du PSG

À partir de 1993 et l’affaire de corruption du match VA-OM, il a cependant enchaîné les affaires, ce qui s’est soldé par plusieurs condamnations pour « corruption », « fraude fiscale » ou encore « abus de biens sociaux », une incarcération de cinq mois et la perte de tous ses mandats électifs. Sorti de prison en 1997, il s’était reconverti comme acteur et animateur de radio et télévision. Fin 2012, en mettant la main sur les derniers titres du groupe Hersant, dont « La Provence », il avait endossé un nouvel habit: celui de patron de presse.
 
Il y a trois semaines, en région parisienne, deux joueurs vedettes du Paris SG, l’Argentin Angel Di Maria et le Brésilien Marquinhos, avaient été visés par des cambriolages un dimanche soir. Le 14 mars, des bijoux et des montres avaient été dérobés, sans violence, au domicile de Di Maria alors que lui-même disputait un match. L’autre cambriolage -« avec violences » de source proche de l’enquête- avait eu lieu le même soir chez des membres de la famille de Marquinhos.
AFP