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L’arrestation du journaliste Lansana Camara : la déclaration de l’IRDED

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L’Institut de Recherche sur la Démocratie et l’Etat de Droit (IRDED) constate avec regret l’arrestation et la détention en toute illégalité du journaliste, Lansana CAMARA, du site Conakrylive.info, dans une affaire qualifiée de diffamation.

L’IRDED rappelle que cette incarcération viole la loi sur la liberté de la presse qui a dépénalisé tous les délits commis par voie de presse en Guinée depuis 2010. C’est pourquoi, nous interpellons la Haute Autorité de la Communication (HAC) et les autorités impliquées dans cette affaire sur la violation flagrante des droits de M. CAMARA. Nous exigeons sa libération immédiate et sans condition.

L’IRDED attire l’attention des autorités sur les menaces, les harcèlements et les intimidations dont les journalistes sont victimes quotidiennement dans l’exercice de leur fonction. Pour preuve, au moins trois journalistes ont été condamnés ces derniers mois par la justice. Il s’agit d’Almany Kala CONTE du site guineelive.com, Aboubacar DIALLO du site mosaiqueguinee.com et Mamadou Saliou DIALLO de l’organe nouvelledeguinee.com. Ils ont été condamnés suite à des plaintes engagées par des membres du gouvernement.

Aujourd’hui est un jour triste pour tous les défenseurs des droits de l’Homme, plus particulièrement la Liberté d’Expression dans notre pays. Nous pensions que les pratiques qui consistent à harceler, intimider et violer les droits élémentaires des journalistes étaient révolues en Guinée mais hélas, cela n’est pas le cas.

Toutes les personnes de bonne volonté, éprises de paix et justice doivent dénoncer ces actes, car ils constituent une violation flagrante des dispositions de la loi organique 002 sur la Liberté de la Presse. De surcroit, comme l’a réitéré à plusieurs reprises les plus hautes juridictions des nations civilisées, notamment la Cour Européenne des Droits de l’Homme et des Libertés Fondamentales dans l’arrêt Handyside du 7 décembre 1976 : « la liberté d’expression vaut non seulement pour les « informations » ou « idées » accueillies avec faveur ou considérées comme inoffensives ou indifférentes, mais aussi pour celles qui heurtent, choquent ou inquiètent. Ainsi, le veulent le pluralisme, la tolérance et l’esprit d’ouverture sans lesquels il n’est pas de « société démocratique ».

L’IRDED interpelle les autorités publiques, les partis politiques, l’opinion nationale et internationale, les institutions et organisations nationales et internationales, les organisations de défense des Droits Humains, les associations de presse… sur cette tentative de musellement des medias et exige des actions concrètes et immédiates pour sauver la liberté d’expression acquise en République de Guinée au prix d’énormes sacrifices.

L’IRDED qui a pour objectif la promotion de la démocratie et de l’Etat de droit dont la liberté d’expression constitue une condition essentielle, ne reculera pas dans son noble combat pour une Guinée juste, démocratique, unie et prospère.

Conakry, le 29 mars 2019

Le Bureau Exécutif

brahima BAH

 

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