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Le capital et le travail ont-ils des intérêts divergents?

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Vous ne pouvez rien produire sans capital. Si tout le capital est centralisé entre les mains de l’État, vous ne pourrez avoir les mêmes résultats que dans  une société qui permet à ses citoyens libres d’être propriétaire et plus généralement de posséder des biens. En effet, le contrôle centralisé ne permet pas de distribuer du capital à ceux qui l’utiliseront le plus efficacement possible.

Le capital est-il néfaste ?

Il n’y a aucun signal permettant à ceux qui contrôlent le capital de savoir combien il faut produire. En effet,  sans marché et donc sans prix libre il n’existe aucun signaux permettant de nourrir les meilleurs choix et les opportunités. C’est la raison pour laquelle les économies les plus libres comme Hong Kong et les États-Unis affichent des performances économiques  exceptionnelles, surclassant les économies répressives comme le Venezuela et Cuba.

Cela n’a aucun sens d’être contre le capital ou les capitalistes, car sans l’un et l’autre nous n’aurions pas atteint le confort moderne actuel, et nous n’aurions pas possédé ce qui fait de nous des producteurs (capitalistes) à part entière, ainsi que ce que nous utilisons pour notre divertissement et notre confort.

L’impact de la liberté économique

Je ne comprends pas pourquoi certains laissent entendre que les travailleurs sont contre les capitalistes. La collaboration de ces deux groupes de personnes améliore le sort de tous, en particulier des employés et de leurs employeurs. Avant de pouvoir produire, les conditions essentielles sont la propriété privée du capital et un marché libre. Cette relation est illustrée de manière très succincte dans les rapports annuels sur la liberté économique dans le monde, qui comparent liberté économique et production par habitant (PIB par habitant) dans un pays. Les résultats sont limpides: plus la liberté économique est grande, plus élevée est la production économique.

Si vous n’êtes pas convaincu de la nécessité de liberté économique pour produire plus de richesse, peut-être est-ce dû à l’idée dominante selon laquelle la répartition des richesses est inégalitaire, dans le sens où les fruits de la production vont aux propriétaires du capital et non aux travailleurs. Ce n’est tout simplement pas vrai. Dans un pays qui produit plus, tout le monde va mieux, surtout les travailleurs. Il est vrai que l’augmentation de la production économique entraîne une augmentation des investissements en capital (machines et matériel informatique, par exemple), mais nous constatons que cet investissement profite surtout aux travailleurs. En effet, plus les détenteurs de capitaux investissent pour augmenter leur propre richesse, plus la productivité de la main-d’œuvre est élevée et inévitablement, plus les salaires sont élevés.

Dès qu’une entreprise gagne plus d’argent par employé, les concurrents adoptent la même technologie. Lorsque toutes les entreprises ont plus à dépenser en main-d’œuvre, pour attirer et retenir les meilleurs travailleurs disponibles, elles doivent payer plus ou bien elles risquent de perdre ces travailleurs compétents au profit de leurs concurrents.

Le grand avantage du travail par rapport au capital (machines et autres) réside dans sa mobilité. Chaque travailleur est un acteur rationnel, alors qu’une machine ne peut pas décider ce qui est dans son propre intérêt et ne peut faire que ce que le propriétaire lui demande. La main-d’œuvre n’est soumise à aucune contrainte de ce type, sauf  bien sûr dans les sociétés à planification centralisée où les gouvernements obligent les travailleurs à produire pour le « bien de la société ».

L’idée de « chacun selon ses capacités et de chacun selon ses besoins» semble bonne en théorie jusqu’à ce que vous réalisiez les implications horribles pour chaque individu. En tant que travailleur, vous devez, autant que tout homme d’affaires, faire ce qui est dans votre intérêt et ne pas avoir à accepter les miettes qui vous sont
données sur la base du plus petit dénominateur commun de votre société.

Les salaires augmentent en même temps que le capital

La preuve que des investissements plus élevés en capital entraînent des salaires plus élevés est assez claire. La relation entre le capital par employé et le bénéfice par employé dans tous les pays est assez évidente mais pour ceux qui sont familiarisés avec la statistique et l’économétrie, j’ai trouvé un coefficient de corrélation de Pearson de 0,97 au niveau de signification de 1% (mon ordinateur a arrondi la valeur p à 0, la relation était si forte), ce qui signifie que la probabilité qu’il n’y ait pas de corrélation entre les deux variables est de beaucoup inférieure à 1%.

Somme toute, deux grands enseignements à retenir de ce que nous venons de décrire :

1) La liberté économique conduit à une production plus élevée, et puisque la production a besoin de capital, il est évident que la liberté économique conduit à des taux plus élevés de formation de capital,

2) Une fois que les taux de formation de capital sont plus élevés, les travailleurs ont des revenus plus élevés. Certes, vous ne vous débarrassez jamais de l’inégalité car le risque n’est pas également réparti, mais les travailleurs des économies plus libres (plus capitalistes) seront plus riches que ceux des économies moins libres.

Ainsi, l’idée que le travail et le capital ont des intérêts divergents est fausse. La prospérité est le résultat d’une collaboration entre les employeurs et les employés avec un minimum de restriction gouvernementale.

Mpiyakhe Dhlamini, analyste pur The Free Market Foundation.

Article publié en collaboration avec Libre Afrique.

 

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