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Marie-Madeleine Dioubaté sur Franceinfo raconte comment elle s’est fait voler son diamant de 45 millions d’euros

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Marie-Madeleine Dioubaté, ancienne candidate à l’élection présidentielle en Guinée, affirme s’être fait voler, le 23 mai dernier, un diamant d’une valeur estimée à 45 millions d’euros dans un hôtel parisien. Elle témoigne mardi sur franceinfo, alors que l’enquête est toujours en cours.

« C’est vraiment une pierre exceptionnelle » : Marie-Madeleine Dioubaté, femme politique de Guinée-Conakry et candidate à la présidentielle de 2015, a décidé de témoigner sur franceinfo, mardi 28 mai, après le vol d’un diamant, évalué d’après elle à 45 millions d’euros. C’est en voulant faire certifier la pierre qu’elle aurait été victime d’une escroquerie, le 23 mai dernier, dans un hôtel parisien. Depuis, elle a porté plainte. La brigade de répression du banditisme de la police judiciaire de Paris a été rapidement chargée de l’enquête.

Un don du fameux diamant

À 52 ans, Marie-Madeleine Dioubaté vit une grande partie du temps à Paris. C’est là que des compatriotes sont venus lui remettre récemment le fameux diamant de 43 carats et demi, raconte-t-elle : « Je suis la propriétaire puisqu’ils me l’ont donné, ils m’ont fait un papier de donation ». Elle refuse que l’on puisse douter de sa bonne foi, ou que le diamant pourrait avoir une origine frauduleuse : « C’est vrai que les Occidentaux ont du mal à comprendre ça, mais il y a des gens qui ont vraiment envie de voir aujourd’hui une femme s’installer dans le fauteuil présidentiel. Ils pensent que j’ai besoin d’un petit coup de pouce, et ils pensent que je suis une femme honnête. »

Ce diamant est un don, dit-elle, pour financer sa campagne, et réaliser des projets de développement dans un village, comme la mise en place de couveuses pour la maternité, l’embauche d’enseignants et la création d’un meilleur accès à l’eau. La quinquagénaire s’est donc retrouvée avec un défi à relever : transformer la pierre évaluée grossièrement à 45 millions d’euros en argent. En Guinée, les diamants ne sont pas marqués au laser. Celui-ci ne possède même aucun certificat. Marie-Madeleine Dioubaté a donc décidé il y a trois semaines de le faire estimer précisément et certifier par des spécialistes à Paris pour le régulariser.

« Un tour de passe-passe » pour substituer le diamant

« Le rendez-vous s’est fait en trois temps : la première fois, une personne est venue pour savoir si c’était vrai, explique-t-elle. La deuxième, dans un hôtel, que j’ai changé à la dernière minute. Mais c’est au troisième rendez-vous qu’une gemmologue, soi-disant de Genève, d’une très grande maison et très classe, est venue, avec un garde du corps ». Selon elle, c’est grâce à « un tour de passe-passe » qu’ils volent l’écrin où se trouvait le diamant.

« L’écrin est substitué, et je ne m’en rends pas compte tout de suite. Je m’en rends compte quelques heures plus tard chez moi, en ouvrant mon sac. Je prends l’écrin, et je vois à la place de la pierre, il y a un vulgaire caillou marron. Pas du cristal, non : un caillou »

Effondrée, Marie-Madeleine Dioubaté porte plainte rapidement : « Je suis effondrée, je mets au moins une demi-heure à réaliser, je les ai au téléphone en leur disant qu’ils m’avaient volé… Eux me narguent en me disant qu’il faut que je puisse le prouver ».

Marie-Madeleine Dioubaté à Paris, en mai 2019. 

Une pierre « exceptionnelle »

La brigade de répression du banditisme enquête depuis sur ce vol en bande organisée. Marie-
Madeleine Dioubaté dit coopérer activement après avoir fourni des preuves solides. Elle refuse d’être tétanisée par les menaces qu’elle a reçues et place toute sa confiance dans la police française.

« Les caractéristiques du diamant font qu’ils ne peuvent pas l’écouler, affirme-t-elle. Avec tout le tapage médiatique qu’il y a eu autour de cette pierre, si quelqu’un vient la présenter, je pense que des gens vont se poser des questions. Je ne pense pas qu’ils pourront revendre ce diamant aussi facilement que ça. »

« Je pourrai reconnaître entre mille ce diamant. C’est une pierre exceptionnelle, je crois qu’on en voit une tous les 70 ans, par sa taille, par sa couleur, par sa transparence, par la lumière qu’elle capte… C’est vraiment une pierre exceptionnelle. »

Un moyen toutefois permettrait aux trafiquants de revendre le diamant volé : le casser, le retailler, ce qui lui ferait perdre beaucoup de valeur. Optimiste, Marie-Madeleine Dioubaté refuse de penser à cette option et espère une fin heureuse, « surtout pour ces gens qui m‘ont fait confiance en me remettant cette pierre fabuleuse ».

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