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Le Zimbabwe est de retour sur le chemin de la croissance !

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Après des décennies de stagnation économique et de pauvreté, l’économie zimbabwéenne retrouve à nouveau la croissance. Une croissance économique induite par les mesures déployées par le président Emmerson Mnangagwa, parmi lesquelles figure la Vision 2030 et le Programme de stabilisation transitoire. Bien que ces réformes rapportent déjà des dividendes, il est impératif que l’administration veille à ce que ces dividendes soient bâtis sur des fondements solides de libertés civiques, politiques et économiques garantissant leur durabilité.

Lors de son intervention devant le Parlement à Harare sur la situation de l’économie, le ministre des Finances et du Développement économique, le professeur Mthuli Ncube, a expliqué comment l’économie du Zimbabwe se développait au-delà des attentes. Selon lui, les recettes du gouvernement au premier trimestre de 2019 ont dépassé les objectifs initiaux de 8,2%, ce qui a généré un excédent de 146 millions de dollars. Et que les dépenses du gouvernement au cours de la même période ont également été contenues en dessous de l’objectif de 218,9 millions de dollars, entraînant un excédent budgétaire de 443,1 millions de dollars. Ce sont évidemment des progrès financiers impressionnants par rapport au Zimbabwe de la dernière décennie. Mais quels sont les changements spécifiques qui ont rendu ces améliorations possibles?

Vision 2030 et le programme de stabilisation transitoire

La Vision 2030 est l’un des piliers de la réforme économique du Zimbabwe. Il s’agit d’une politique visant à moderniser l’économie et à redynamiser les industries à haute valeur ajoutée, ce qui s’inscrit dans un effort plus large visant à faire du Zimbabwe une économie à revenu intermédiaire d’ici 2030. En 2017, l’administration Mugabe s’est engagée à respecter l’Agenda 2030 des Nations Unies pour les objectifs de développement durable (UNSDG). Ce programme a permis d’inspirer la vision 2030 de Mnangagwa. Toutefois, la mise en œuvre de cet agenda n’a démarré qu’à partir de 2018 en raison de la crise qui a suivi le changement de régime. Mais avec le programme des Nations Unies pour le développement, maintenant adopté de manière globale, l’économie s’ouvre aux investisseurs. Les progrès enregistré sont également liés à l’amélioration de l’environnement des affaires. Les problèmes liés à la protection des droits des investisseurs, à l’exécution des contrats, à l’accès au crédit et à la délivrance des permis de construire, font l’objet d’une attention soutenue.

Le programme de stabilisation transitoire a été lancé en 2018 dans le but de concrétiser la Vision 2030. Il décrit et incarne les politiques, stratégies, projets et réformes institutionnelles nécessaires pour guider les interventions en matière de développement social et économique du Zimbabwe. Il vise à contenir le déficit budgétaire en colmatant les fuites, modérant la masse salariale et en gérant judicieusement les dépenses de l’État.

Que doit faire le Zimbabwe pour entretenir cette croissance?

La croissance économique et le développement sont inextricablement liés à la liberté politique et économique ; ils durent là où les droits de propriété et la liberté politique sont garantis. Le Zimbabwe doit désormais bannir les politiques interventionnistes qui ont miné l’économie du pays sous Robert Mugabe. L’une de ces politiques est la discrimination à l’égard des entreprises appartenant à des opposants au Front Union patriotique africaine (parti au pouvoir) au Zimbabwe.

Le pays a également connu des difficultés en raison de l’absence d’institutions libres et indépendantes qui auraient pu critiquer certaines des politiques insensées qui ont détruit le pays. Mugabe était célèbre pour son impitoyable opposition à de telles institutions, en particulier les opposants politiques et la presse indépendante. Mnangagwa doit éviter de répéter la même erreur, car les pratiques ont clairement démontré que la prospérité économique
est aussi liée à la liberté d’expression des opposants politiques et des médias. Un tel environnement impacte favorablement les échanges commerciaux.

Bien que le Zimbabwe soit signataire de l’Accord de libre-échange continental africain (ZLEC), il doit se consolider en recherchant davantage d’accords commerciaux bilatéraux avec d’autres pays, notamment ceux avec lesquels Mugabe avait rompu ses relations. Le commerce bilatéral devrait être axé sur des industries pour lesquelles le pays dispose d’un avantage comparatif, comme le coton, le tabac, les ferro-alliages et les pierres précieuses. Ces accords commerciaux nourriront la croissance économique future.

Mnangagwa et son équipe doivent également s’attaquer au fléau de la corruption. Un système corrompu ne permettra jamais à l’économie de réaliser son plein potentiel. Et bien que Mnangagwa ait déjà fait de la lutte contre la corruption une priorité pour son administration, il faut qu’elle soit plus sincère et plus dure. La police et l’agence anti-corruption du pays doivent être véritablement compétentes et indépendantes.

Comment le monde peut aider le Zimbabwe

Au cours des dernières décennies, le Royaume-Uni, les États-Unis et l’Union européenne ont imposé des sanctions financières, commerciales et des mesures de restriction de voyage au régime de Mugabe. Certaines de ces sanctions sont toujours en vigueur aujourd’hui. Bien que nombre ces sanctions visaient essentiellement  les dirigeants du pays, dans les faits,  c’est bien le peuple qui pait les pots cassés. Ainsi, toutes les sanctions contre le Zimbabwe devraient être supprimées afin de libérer totalement l’administration actuelle et de lui permettre de consolider  ses progrès économiques.

Ayogu Emmanuel Nnamdi, analyste pour Africanliberty.org.

Article publié en collaboration avec Libre Afrique.

 

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