Dimanche 22 mars doit se tenir en Guinée le double scrutin couplant élections législatives (déjà reportées à quatre reprises) et le référendum constitutionnel. Le FNDC, certain qu’Alpha Condé compte l’utiliser pour briguer un troisième mandat en violation de l’actuelle loi fondamentale, s’y oppose catégoriquement. La contestation a déjà coûté la vie à une trentaine de personnes depuis octobre 2019 et les poids lourds de l’opposition boycottent le scrutin. Un rapport de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) vient aujourd’hui confirmer certains de leurs doutes sur le fichier électoral.
Le rapport n’était pas censé sortir avant la dernière mission de l’OIF, annulée in extremis. RFI a néanmoins pu le consulter.
L’organisation s’est depuis retirée du processus électoral, suivie par l’Union africaine et la Cédéao qui préconise d’écarter près de 2,5 millions de noms identifiés par le rapport. Presque un tiers du corps électoral. Plus facile à dire qu’à faire.
Ces électeurs sont enregistrés légalement, selon la Céni – et les pièces justificatives n’ont pas été archivées (ce n’était pas prévu par la loi) – mais ne sont pas revenus s’enrôler en 2019 soit par indisponibilité soit parce qu’ils se savaient déjà inscrits.
Si leur radiation permet d’éliminer les personnes décédées, elle prive aussi certains citoyens (dont plusieurs commissaires de la Céni) du droit de vote. « Si c’est pour la paix dans notre pays, nous l’acceptons à contre-coeur », explique Djenab Camara Touré, directrice du fichier électoral à la Céni.
Le fichier reste problématique
Le code électoral ne permettant pas la radiation sans acte de décès, la Céni compte saisir la Cour constitutionnelle. Certains électeurs déjà munis de leur carte se verront refuser l’accès aux isoloirs. Malgré la « sensibilisation » promise, pas sûr que la paix règne dans les bureaux de vote dimanche.
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