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Coronavirus: en Guinée, le gouvernement accusé de mener une «chasse aux sorcières»

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En Guinée, les autorités démentent profiter de l’état d’urgence en vigueur pour cause de coronavirus pour se livrer à une « chasse aux opposants et aux activistes des droits de l’homme », comme l’affirme la FIDH.

En Guinée, la Fédération internationale des droits de l’Homme accuse le régime de profiter du contexte de la crise sanitaire du Covid-19 pour mener une « chasse aux opposants et aux activistes des droits humains », après le référendum constitutionnel contesté du 22 mars dernier, et alors que l’état d’urgence est toujours en vigueur dans le pays. « Arrestations, détentions arbitraires » et cas de harcèlement judiciaire et actes d’intimidation se multiplient ces dernières semaines s’alarme la FIDH.

Une « chasse aux sorcières » pour l’OGDH

Abdoul Gadiri Diallo, président de l’OGDH, l’Organisation guinéenne des droits de l’Homme, cite entre autres les cas emblématiques de Saikou Yaya Diallo, directeur d’une ONG de défense des droits de l’Homme et d’Oumar Sylla, membre du FNDC, le Front National pour la Défense de la Constitution. « Nous parlons de chasse aux sorcières parce que la trêve liée à la crise sanitaire devait constituer une occasion pour apaiser les esprits, or c’est cette période qu’exploitent les autorités guinéennes pour procéder à des arrestations… des arrestations qui ne visent que ceux qui étaient opposés à une nouvelle Constitution.» C’est d’une part une violation des principes dun Etat démocratique. D’autre part, en raison de la crise liée à la pandémie, le surpeuplement carcéral crée une menace pour les prisonniers, ajoute Abdoul Gadiri Diallo, au micro de Florence Morice du service Afrique de RFI.

Un « raccourci » inacceptable pour le gouvernement

Pour le ministre guinéen de la Sécurité et de la Protection civile, Albert Damatang Camara, ces accusations sont un « raccourci » inacceptable. « Nous avons un système judiciaire qui marche aujourd’hui », assure-t-il, interrogé par Florence Morice, d’ailleurs « il est arrivé que les juges tranchent en défaveur du gouvernement ».

La FIDH « condamne » par ailleurs les violences enregistrées le 12 mai à Coyah, Dubréka et Kamsar et exige une enquête. Sollicité par RFI, le ministre guinéen de la Communication, Amara Somparé, a renvoyé vers un communiqué du ministre de la Sécurité paru la semaine dernière en réponse à une déclaration de Human Rights Watch, dans lequel il récusait l’existence d’une répression, préférant le terme de « maintien de l’ordre », et renvoyant la responsabilité des violences au FNDC.

RFI

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