Donald Trump a mis ses menaces à exécution en entamant officiellement le retrait de son pays de l’Organisation mondiale de la santé, un processus qui prendra un an. Les États-Unis sont pourtant le plus gros contributeur de cette agence onusienne. Cette décision du président républicain est vivement critiquée, notamment par son concurrent démocrate à la présidentielle, Joe Biden.
C’est officiel. Donald Trump a lancé la procédure de retrait des États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il met ainsi à exécution ses menaces de quitter l’agence onusienne qu’il accuse d’avoir tardé à réagir face à la pandémie de coronavirus.
Les États-Unis sont le plus gros contributeur de l’organisation basée à Genève, avec 15 % du budget de l’OMS, soit 400 millions de dollars par an.
Le candidat démocrate à la Maison Blanche, Joe Biden, a assuré qu’il annulerait cette décision s’il était élu le 3 novembre. « Le premier jour de ma présidence, je rejoindrai l’OMS et réaffirmerai notre leadership mondial », a-t-il écrit sur Twitter. « Les Américains sont plus en sécurité quand l’Amérique s’engage pour renforcer la santé mondiale », a expliqué.
Ce retrait sera effectif au terme d’un délai d’un an, soit le 6 juillet 2021, ont précisé mardi 7 juillet plusieurs responsables du gouvernement américain. La notification a été envoyée au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, « qui est le dépositaire pour l’OMS », ont-ils dit.
Les Nations unies ont confirmé avoir reçu lundi la lettre de retrait américain. Le porte-parole d’Antonio Guterres a précisé que les États-Unis, membres fondateurs de l’OMS en 1948, devaient remplir deux conditions pour se retirer de l’organisation : respecter un délai d’un an et être à jour dans leurs contributions.
Pékin dans le viseur
Donald Trump avait annoncé fin mai « mettre fin à la relation » entre son pays et l’OMS, qu’il accuse depuis le début de la pandémie de se montrer trop indulgente avec la Chine, où le coronavirus est apparu en décembre avant de se répandre sur la planète. Il reproche aussi au patron de l’OMS, l’Éthiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, d’avoir échoué à réformer l’organisation.
L’annonce intervient alors que la pandémie a fait au moins 539 620 morts dans le monde depuis fin décembre, selon un bilan établi mardi par l’AFP à partir de sources officielles. Les États-Unis, qui ont recensé leur premier décès lié au coronavirus début février, sont le pays le plus touché avec plus de 130 000 morts.
Au point d’être « enfoncés jusqu’aux genoux » dans la pandémie, a estimé lundi soir le directeur de l’Institut américain des maladies infectieuses Anthony Fauci. La Fédération des scientifiques américains a dénoncé le retrait américain, estimant qu’il intervenait « au moment où on a le plus besoin de coopération internationale ». Il « ne fera que nuire à la lutte mondiale contre le Covid-19 », a-t-elle fustigé.
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