Le député américain John Lewis, pionnier du mouvement des droits civiques et membre de la Chambre des représentants américaine, est décédé vendredi à l’âge de 80 ans.
Il était un emblématique militant de la non-violence et des droits civiques aux États-Unis. John Lewis, ancien compagnon de route de Martin Luther King, est mort à l’âge de 80 ans, a annoncé le 17 juillet la Chambre des représentants dont il faisait partie.
« Aujourd’hui, l’Amérique déplore la disparition de l’un des plus grands héros de l’histoire américaine », a écrit la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, dans un communiqué. « John Lewis était un titan du mouvement des droits civiques dont la bonté, la foi et la bravoure ont transformé notre nation. Chaque jour de sa vie a été consacrée à la liberté et la justice pour tous », a-t-elle ajouté sur Twitter.
Aux avant-postes de la marche de Selma
John Lewis, qui souffrait d’un cancer du pancréas, était membre de la Chambre des représentants des États-Unis sous la bannière du Parti démocrate depuis la fin des années 1980. Un engagement politique qui a commencé dans ses plus jeunes années.
Fils de métayers, cet Afro-Américain était à 21 ans un des plus jeunes Freedom Riders (voyageurs de la liberté) qui ont combattu la ségrégation dans le système de transport américain au début des années 1960. Ce combat a failli lui coûter la vie.
Le 7 mars 1965, il était aux avant-postes de la première marche pacifique en faveur du droit de vote des Noirs à Selma, bastion de la ségrégation en Alabama, dans le sud des États-Unis. Victime de la violente charge des forces de l’ordre sur le pont Edmund Pettus ce jour-là, le jeune responsable du Student Nonviolent Coordinating Committee fut blessé à la tête.
John Lewis avait déjà fait quelques séjours en prison après avoir organisé des « sit in » devant des restaurants interdits aux Noirs et des actions dans les bus pour exiger la fin de la ségrégation.
Barack Obama : « John Lewis était l’un de mes héros »
« John Lewis est l’un des mes héros », avait lancé le président américain, Barack Obama, lors de son discours à Selma, le 7 mars 2015, pour commémorer le cinquantenaire de la marche. Les deux hommes avaient ensuite traversé le pont main dans la main.
Lors de l’élection du premier président noir des États-Unis en 2008, John Lewis avait commenté : « Si vous me demandez si cette élection est la réalisation du rêve de Martin Luther King, je vous dirai non. Il s’agit seulement d’un acompte. Cinquante ans plus tard, il y a trop de gens qui sont laissés sur le bord du chemin. «
Il est resté toute sa vie partisan de la non-violence. Début juin, malgré la maladie, il était venu à Washington pour participer à la mobilisation du mouvement « Black Lives Matter » contre les discriminations raciales. Resté proche de Barack Obama qu’il avait soutenu en 2008, il était un farouche opposant à Donald Trump qu’il comparait à George Wallace, le gouverneur ségrégationniste de l’Alabama.
Dans un tweet, Barack Obama lui rend un dernier hommage. « Peu d’entre nous vivent pour voir leur propre héritage se dérouler d’une manière aussi significative et remarquable. Ce fut le cas de John Lewis ».
France24
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