Un responsable local et une ONG imputent la responsabilité de ce crime aux combattants séparatistes qui s’opposent au gouvernement depuis trois ans.
Une femme camerounaise a été décapitée, mardi 11 août, dans une localité de la région anglophone du Sud-Ouest, ont affirmé mercredi à l’AFP un responsable local et une ONG, qui en imputent la responsabilité aux combattants séparatistes qui s’opposent au gouvernement depuis trois ans. Depuis mardi soir, une vidéo d’une rare violence circule sur les réseaux sociaux, montrant une femme ligotée et tuée à coups de machette. Contacté par l’AFP, le porte-parole de l’armée n’a pas confirmé son authenticité.
« La scène s’est déroulée mardi autour de 13 heures à Muyuka », a expliqué à l’AFP un responsable local de cette ville du Sud-Ouest ayant requis l’anonymat. La victime « a été sortie de chez elle, ligotée, entraînée en route, avant d’être tuée par des “amba” » (le surnom des combattants séparatistes qui veulent créer un Etat indépendant, l’Ambazonie), a ajouté le responsable, qui ne s’est pas avancé sur les raisons de cet assassinat.
« Le mardi 11 août, des combattants séparatistes armés de Muyuka ont décapité une mère de 35 ans […] et ont jeté son corps au milieu de la route », a écrit le Centre pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique (CHRDA), une ONG fondée par le célèbre avocat anglophone Félix Agbor Mballa. Cet acte n’a toutefois pas été revendiqué par les groupes séparatistes présents dans la région.
Sur la vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, les bourreaux de la victime la qualifient de « black leg » (« traître », en argot), avant de la tuer à coups de machette. Son corps est ensuite traîné au milieu d’une route bitumée.
Dans les deux régions à majorité anglophones du Cameroun, le Sud-Ouest et le Nord-Ouest, des indépendantistes s’opposent violemment à l’armée depuis 2017 et les deux camps sont régulièrement accusés d’exactions contre des civils par des ONG. Au moins 3 000 personnes ont perdu la vie et plus de 700 000 autres ont dû fuir leur domicile, selon les Nations unies.
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