Le chef adjoint d’un camp militaire et un général formé en France font partie des leaders du coup d’État qui a renversé le président Ibrahim Keïta mardi.
La BBC Monitoring a dressé le profil de trois chefs militaires de haut rang qui auraient joué un rôle clé dans le coup d’Etat.
1 – Col Malick Diaw
Il est le chef adjoint du camp de Kati où la mutinerie a commencé.
Il y a très peu d’informations sur lui, à part des rapports indiquant qu’il est récemment revenu d’un entraînement en Russie.
Il était aux côtés du chef d’état-major adjoint de l’armée de l’air, le Col-Maj Ismael Wagué, qui a lu mercredi une déclaration au nom de la junte pour annoncer la prise de pouvoir militaire.
« Le colonel Diaw serait le chef de la mutinerie au camp de Kati, à 15 km de Bamako. Il aurait demandé au président de la république de quitter le pouvoir avant 14 h 00 GMT, selon un tweet à son sujet.
2- Col Sadio Camara
Le Col Camara est un ancien directeur de l’académie militaire de Kati.
Le site web Mali Tribune rapporte qu’il est né en 1979 à Kati, dans la région de Koulikoro, au sud du Mali.
Il est diplômé de l’académie militaire de Koulikoro (EMIA) avec mention très bien.
Il a ensuite été déployé dans le nord du Mali où il a servi sous les ordres du général El Hadj Gamou jusqu’en 2012.
Le Col Camara est ensuite devenu le directeur de l’académie militaire de Kati, un poste qu’il a occupé jusqu’en janvier 2020, date à laquelle il est parti en Russie pour suivre une formation militaire.
Mali Tribune indique qu’il était retourné à Bamako au début du mois pour prendre son congé d’un mois.
« Le Col Camara était apprécié par tous ceux où il travaillait et il est respecté et adoré par tous ses subordonnés. Pour eux, il représente la droiture, le sérieux et la détermination », écrit le site web.
3 – Général Cheick Fanta Mady Dembele
Le général Cheick Fanta Mady Dembele est le directeur général de l’institution de maintien de la paix Alioune Blondin Beye.
Il a été promu au rang de général de brigade en mai 2018 et a pris la direction de l’institution de maintien de la paix en décembre 2018.
Avant sa nomination à l’institution, le général Dembele était chargé de la gestion des conflits et de la planification stratégique à la Commission de paix et de sécurité de l’Union africaine, basée à Addis-Abeba, en Éthiopie.
Le général Dembele est diplômé de l’école militaire de Saint-Cyr en France. Il est également diplômé de l’école d’état-major général de Koulikoro, au Mali. Il est titulaire d’une licence en histoire de l’
université de Paris I Panthéon-Sorbonne.
Il est également titulaire d’une maîtrise en génie civil et diplômé de l’université de l’armée fédérale allemande à Munich.
Démission sous la menace des armes
Les soldats du Mali qui ont évincé le président Ibrahim Boubacar Keita ont déclaré qu’ils prévoyaient de mettre en place un gouvernement civil de transition qui organisera de nouvelles élections.
Le président est apparu à la télévision d’État pour annoncer que, pour éviter un bain de sang, il avait démissionné après que lui et son premier ministre aient été arrêtés sous la menace d’armes.
Ces derniers mois, des manifestations de masse ont eu lieu au Mali pour demander à M. Keita de partir, lui reprochant l’aggravation de la violence jihadiste et la mauvaise gestion de l’économie.
Dans le monde entier, les déclarations se succèdent pour condamner le coup d’État au Mali. Des sanctions et des suspensions étaient inévitables.
On ne sait pas encore combien de temps il faudra pour que les militaires qui ont poussé le président Keita à partir tiennent leur promesse de passer le relais aux civils pour organiser les élections.
La pression internationale pourrait accélérer ce processus. Beaucoup dans le pays attendent de voir si l’imam populaire conservateur Mahmoud Dicko, qui a dirigé le mouvement de protestation, aura un rôle à jouer.
Le Mali étant au centre de la rébellion djihadiste qui s’étend à travers l’Afrique de l’Ouest à un rythme alarmant, le pays a désespérément besoin de stabilité politique.
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