Ce 1er janvier marque l’entrée en vigueur de l’accord de libre-échange continental africain, un projet ambitieux qui vise à réinventer les fondements de la croissance économique sur le continent.
Avec 54 pays signataires représentant plus d’un milliard de personnes, l’accord crée la plus grande zone de libre-échange au monde.
« Cette zone de libre-échange continentale n’est pas seulement un accord commercial, il s’agit en fait d’un instrument pour le développement de l’Afrique », a déclaré Wamkele Mene, premier patron du secrétariat chargé de l’application de l’accord, dont le siège est à Accra, au Ghana.
« Nous devons prendre des mesures actives pour démanteler le modèle économique que nous avons hérité de la colonisation et qui a été maintenu au cours des 60 dernières années. Nous devons cesser d’être des exportateurs de matières premières », a-t-il précisé.
A la base, l’accord impose aux pays membres de supprimer les droits de douane sur 90 % des marchandises qui proviennent d’un autre pays africain. Un geste qui, à lui seul, permettrait d’accroitre la productivité économique de 52% en deux ans, selon la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique.
L’accord prévoit aussi la libre circulation des capitaux et des individus à l’échelle continentale.
La genèse d’une vaste zone de libre circulation des personnes et des biens remonte aux premières heures du panafricanisme, au lendemain des indépendances. Mais il a fallu attendre 2015 pour que le projet dans sa forme actuelle prenne forme, lors d’une réunion de l’Union africaine à Johannesburg. Trois ans plus tard, à Kigali au Rwanda, l’accord est officialisé et la date du 1er janvier 2021 est retenue.
Reste désormais la lourde tâche de traduire ce concept en normes consensuelles dans un continent où on parle plusieurs langues et où divers modèles de droit commercial sont appliqués. Un souci qui retient l’attention des décideurs.
« Nous devons travailler ensemble pour que ça marche », a tweeté le président rwandais Paul Kagame.
« La zone continentale africaine de libre-échange va fondamentalement changer la donne économique de notre continent. J’appelle les entrepreneurs de notre nation à saisir les nombreuses opportunités que ce dénouement historique offre pour explorer de nouveaux marchés et construire de nouveaux partenariats », a tweeté le président sud-africain Cyril Ramaphosa, qui assure la présidente tournante de l’UA.
VOA
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