Une information judiciaire a été ouverte à l’encontre de l’ancien Premier ministre, Boubou Cissé, et cinq autres personnalités: Vital Robert Diop, directeur général de la société PMU-Mali, Aguibou Macky Tall, directeur général adjoint de l’Agence de gestion du fonds d’accès universel, Souleymane Kansaye, receveur général au Trésor, Sékou Traoré secrétaire général de la présidence et enfin Ras Bath, artiste et animateur radio. Dans son réquisitoire, que RFI a pu consulter, Mamoudou Kassogue, procureur de la République les accuse d’atteinte à la sûreté de l’État.
« L’ancien Premier ministre, qui nourrit des ambitions présidentielles […] a entrepris des actes de nature subversive tendant à jeter le discrédit sur les actions des autorités de la Transition. » Dans son réquisitoire, Mamoudou Kassogue, accuse Boubou Cissé d’avoir organisé des réunions secrètes, notamment à son domicile, avec ses complices. Ensemble, ils auraient mobilisé plus de 200 millions de francs CFA, pour financer les actions de contestation d’associations et de syndicat.
Sékou Traoré, le secrétaire général de la présidence aurait quant à lui mené des actes de sabotage. Il aurait notamment consulté à Ségou, Lassina Kane, un puissant marabout et introduit au Palais de la viande de sacrifices. Sékou Traoré est aussi soupçonné d’avoir « restreint de sa propre initiative les rendez-vous de la Présidence […] s’érigeant en obstacle » entre elle et certaines couches sociales.
« Ces accusations sont risibles »
« Ces accusations sont risibles, sourit Maître Marcel Ceccaldi, avocat de Boubou Cissé. La plume de Mamoudou Kassogue est au service d’une action politique ».
L’avocat ajoute que contrairement à ce qu’affirme le procureur de la République, Boubou Cissé reste parfaitement joignable. « Il n’a jamais été convoqué, ce n’est pas pareil. M. Boubou Cissé est au Mali, il n’a jamais eu l’intention de quitter le pays, car il a toujours eu la volonté de répondre aux accusations fantaisistes qui sont portées contre lui ».
Craintes pour la liberté de la presse
« Quant à Youssouf Mohamed Bathily, dit Ras Bath, il lui est confié le rôle d’incitateur de l’opinion publique contre les autorités de la Transition ». Le Procureur de la République lui reproche en effet d’avoir critiqué « ouvertement les autorités de la Transition », notamment au sujet de l’insécurité à Farabougou, de leur gestion de la crise sanitaire ou encore de la nomination de gouverneurs militaires.
Dans son communiqué de presse jeudi, Mamoudou Kassogue évoque également « la possibilité de liens entre les suspects et certaines associations, organisations et personnalités influentes du monde médiatique ». Une position qui a provoqué l’indignation des journalistes maliens. Les faîtières de la presse dénoncent ce matin une tentative d’intimidation. « En clair, cela veut dire que nous devons nous préparer à être inquiétés », explique Bandiougou Dante, président de l’Union des Radios et Télévisions Libres du Mali (URTEL).
RFI
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