Cette semaine, un juge a classé en non-lieu l’affaire Petro-Tim. Cette décision continue de susciter des réactions.
Mardi 29 décembre, un juge a prononcé un non-lieu concernant une affaire de corruption présumée impliquant Aliou Sall, le frère du président. Cette affaire avait été révélée en juin 2019 par une enquête de la BBC. Le média britannique accusait la société Petro-Tim, chargée d’exploiter un gisement de pétrole et de gaz au nord des côtes sénégalaises, d’avoir détourné dix milliards de dollars. Une enquête avait été ouverte pour des faits présumés de corruption, escroquerie, détournement, blanchiment et association de malfaiteurs.
Ce non-lieu provoque le soulagement des proches d’Aliou Sall. Pour l’un de ses conseils, Me Moustapha Dieng, le droit a été dit.
Réaction prudente du président Macky Sall : « le juge d’instruction ne peut pas incriminer ou incarcérer quelqu’un sans avoir la preuve de sa culpabilité », a commenté Macky Sall, interrogé jeudi par la presse sénégalaise.
Mais à peine classée, cette affaire soulève à nouveau des interrogations au sein de la société civile. À l’image de l’ONG Legs Africa, spécialisée sur les questions de gouvernance. Son président, Elimane Kane, pense que cette affaire a été « étouffée » : « la transparence, dit-il, ne viendra pas du Sénégal », mais d’autres pays où les sociétés impliquées sont domiciliées, notamment le Royaume-Uni et les États-Unis, où des procédures judiciaires sont en cours.
Côté politique, l’ancien Premier ministre, Abdoul Mbaye, dénonce une procédure biaisée : dès juillet 2019 en effet, il avait critiqué les auditions menées par la Division des investigations criminelles, estimant que l’enquête n’avait pas pris la bonne direction. Avec le député Mamadou Lamine Diallo, Abdoul Mbaye avait alors porté plainte pour faux en écriture publique et complicité de détournement de fonds.
RFI
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