L’Union européenne interpelle le gouvernement guinéen concernant la mort de Mamadou Oury Barry, ce jeune de 21 ans décédé samedi dernier alors qu’il était en détention provisoire depuis août à la maison centrale de Conakry.
L’Union européenne demande « à ce que justice puisse pleinement s’exercer sur la base d’enquêtes menées en toute indépendance ». « Cet évènement rallonge la liste des opposants politiques décédés en détention en Guinée ces derniers mois », déplore Nabila Massrali, porte-parole à la Commission européenne pour les affaires extérieures et la politique de sécurité.
« Ces faits répétés mettent en évidence les dysfonctionnements du système pénitentiaire et de l’appareil judiciaire guinéens. Les conditions carcérales sont compliquées, la maison d‘arrêt centrale de Conakry est conçue pour 250 à 300 détenus, et elle en abrite plus de 1500 dont plus de mille en détention provisoire. Les conditions de vie sont précaires, l’alimentation des détenus, les soins médicaux… Ces conditions sont sans doute à l’origine du nombre de décès des opposants. Donc l’UE appelle les autorités guinéennes à remédier à cette situation et que la justice puisse pleinement s’exercer sur la base d’enquêtes indépendantes. »
La porte-parole à la Commission européenne pour les affaires extérieures et la politique de sécurité rappelle que « le droit à un procès équitable et à la dignité pour les détenus font partie des droits de l’homme auxquels l’UE est indéfectiblement attachée, ainsi qu’à la liberté d’expression, d’association et de manifestation. »
De son côté, en début de semaine, le ministère guinéen de la Justice avait expliqué que la mort de Mamadou Oury Barry était liée à « une mort naturelle », bien qu’aucune autopsie n’a été pratiquée sur le corps.
RFI
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