La femme qui a porté plainte pour viol contre le chef de l’opposition sénégalaise, et dont l’arrestation ultérieure a été suivie de violences meurtrières à Dakar, a réitéré mercredi ses accusations et affirmé qu’elle souhaitait la poursuite des procédures judiciaires.
Dans une interview diffusée sur plusieurs chaînes de télévision privées, Adji Sarr a dit avoir été contrainte par le chef de l’opposition Ousmane Sonko d’entretenir des relations sexuelles avec lui, et menacée de représailles en cas de refus.
« Si Ousmane Sonko n’a jamais couché avec moi, qu’il le jure sur le Coran », a-t-elle dit tout en affirmant être enceinte suite à ces viols.
Début mars, le Sénégal a été le théâtre d’affrontements entre jeunes et forces de l’ordre, de pillages et de saccages après l’arrestation d’Ousmane Sonko, troisième de la présidentielle de 2019 et pressenti comme un des principaux candidats à celle de 2024.
Ces violences ont fait au moins cinq morts — onze selon le collectif de contestation –, au cours des troubles les plus graves depuis 2012 dans ce pays réputé comme un îlot de stabilité en Afrique de l’Ouest.
Les tensions sont retombées ensuite après la libération sous contrôle judiciaire de M. Sonko et d’une allocution du président Macky Sall appelant à « l’apaisement ». Les guides religieux étaient déjà intervenus en coulisses pour appeler les parties à la retenue.
Durant l’interview, l’accusatrice de M. Sonko dit n’avoir pas imaginé la tournure des événements.
« Je ne savais pas que ça aurait une telle ampleur (…) Je demande pardon et présente mes condoléances » aux victimes, a-t-elle poursuivi.
Néanmoins, « il faut que la justice fasse son travail », insiste-t-elle, tout en assurant « qu’il n’y a pas de complot et que le président Macky Sall n’est en rien mêlé à cette affaire ».
AFP
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