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Au Tchad, début d’un scrutin présidentiel sans suspense

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Les électeurs tchadiens sont appelés dimanche à participer à un scrutin sans surprise où le maréchal-président Idriss Déby Itno, au pouvoir sans partage depuis 30 ans, brigue un 6e mandat qu’il est assuré de remporter. Dans la capitale, les bureaux de vote ont ouvert en retard.

C’est sans conviction que les électeurs tchadiens ont commencé à se rendre dans les bureaux de vote dimanche 11 avril pour une élection présidentielle sans suspense. Dans ce pays du Sahel, le maréchal-président Idriss Déby Itno, au pouvoir sans partage depuis 30 ans, brigue un 6e mandat qu’il est assuré de remporter face à six candidats sans envergure.

Les rares ténors d’une opposition divisée qui pouvaient lui faire un peu d’ombre ont été écartés.

« C’est important de voter car j’aime mon pays et je vote pour le Maréchal car grâce à lui, je suis libre de me promener où je veux, jour et nuit, en toute sécurité », a déclaré à l’AFP Bernadette, une commerçante de 25 ans devant un bureau de vote.

Dans la capitale N’Djamena, les urnes et isoloirs arrivent progressivement, et de nombreux bureaux visités par l’AFP n’ont pas ouvert à l’horaire prévu.

De nombreux soldats d’élite de la Garde républicaine sont déployés devant le bureau de vote Carré 3 Hassan Ibrahim dans le centre-ville, où le chef de l’État doit voter, a constaté un journaliste de l’AFP.

Le véritable enjeu de ce scrutin reste la participation. Lors de son dernier meeting de campagne vendredi, le chef de l’État a exhorté ses partisans à « voter massivement ». Quelque 7,3 millions d’électeurs, sur une population de 15 millions d’habitants, sont appelés aux urnes. L’opposition la plus critique au président Déby a appelé au boycott du scrutin.

Le maréchal Déby a fait campagne principalement sur la « paix et la sécurité » dont il dit être l’artisan, dans son pays mais aussi dans une région tourmentée : le Tchad, enclavé entre la Libye, le Soudan, la Centrafrique entre autres, est un contributeur de poids au combat contre les jihadistes au Sahel, en projetant des troupes aguerries jusqu’au Mali et parfois au Nigeria.

Un scrutin « joué d’avance »

La majorité des habitants semble cependant se désintéresser d’un scrutin « joué d’avance » et tente péniblement de joindre les deux bouts, entre deux coupures d’eau et d’électricité, parfois plusieurs jours d’affilée.

Le Tchad est classé au 187e rang sur 189 au classement selon l’Indice de Développement Humain (IDH) du programme des Nations unies pour le développement (Pnud) en 2020. En 2018, 42 % de la population vivait sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale.

Depuis plusieurs mois, le régime interdit systématiquement les « marches pacifiques pour l’alternance » que tentent d’organiser chaque samedi les partis d’opposition les plus virulents. Et la redoutable police anti-émeute disperse manu militari chaque début de rassemblement, lesquels n’attirent pas plus que quelques dizaines de convaincus ou téméraires. L’ONG Human Rights Watch a qualifié jeudi de « répression implacable » cet usage de la force.

Les résultats provisoires sont prévus le 25 avril, et les résultats définitifs le 15 mai.

France24 avec AFP

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