Tanzanie: la présidente évoque les footballeuses à « la poitrine plate », tollé sur les réseaux sociaux
La présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan a suscité un tollé sur les réseaux sociaux du pays après des remarques dimanche sur les footballeuses à « la poitrine plate » qui ne seraient pas suffisamment attrayantes pour pouvoir se marier.
Mme Hassan s’exprimait dimanche lors d’une cérémonie au palais présidentiel, où elle recevait l’équipe nationale masculine des moins de 23 ans victorieuse de la Coupe de la Cecafa, compétition réunissant des sélections nationales d’Afrique de l’Est et Centrale.
A cette occasion, elle a plaidé pour un meilleur financement du sport féminin… mais aussi déclenché l’indignation en affirmant que beaucoup de footballeuses ne pourraient jamais se marier.
« Celles qui ont la poitrine plate, vous pourriez penser que ce sont des hommes et non des femmes », a-t-elle déclaré.
« Quand on voit leurs visages, on pourrait se demander (…) Si vous voulez vous marier, vous voulez quelqu’un qui soit attirant, une femme qui a les qualités que vous voulez », a-t-elle affirmé, en ajoutant que chez les footballeuses, « ces qualités ont disparu ».
« Aujourd’hui, elles nous rendent fières en tant que nation quand elles ramènent des trophées au pays, mais si vous regardez leur avenir, lorsque leurs jambes sont fatiguées de jouer, lorsqu’elles n’ont pas la santé pour jouer, quelle vie auront-elles ? », a-t-elle également souligné.
« Je sais que certaines ont été mariées, mais beaucoup d’entre elles n’ont pas de mariage. La vie de mariage est un rêve pour elles. Même si l’un d’entre vous ici les ramène à la maison en tant qu’épouse, votre mère demandera s’il s’agit d’une femme ou d’un autre homme », a lancé Mme Hassan.
Ces déclarations ont déclenché l’indignation d’internautes.
« Les commentaires de la présidente @SuluhuSamia sur les footballeuses est une humiliation pour toutes les femmes », a lancé Catherine Ruge, cheffe de la section jeunesse du parti d’opposition Chadema et ancienne députée, ajoutant: « Toutes les femmes méritent le respect ».
Fondatrice de l’association « Change Tanzania », Maria Sarungi a ironisé sur les personnes qui avaient salué l’arrivée d’une femme à la tête de la Tanzanie.
« Donc, tous ceux qui encouragent une présidence féminine… @SuluhuSamia dénigre les joueuses de football pour avoir des +poitrines plates+ et qui donc manquent des atouts nécessaires pour se marier », a-t-elle tweeté.
Devenue présidente de la Tanzanie en mars, après la mort de John Magafuli, Samia Suluhu Hassan, 61 ans, est la seule femme cheffe d’État en activité en Afrique, avec la présidente éthiopienne Sahle-Work Zewde mais dont le rôle est principalement protocolaire.
AFP
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