Le président Talon a reçu mercredi au palais présidentiel de Cotonou l’ancien chef de l’Etat Boni Yayi, cinq ans après leur dernière rencontre, signe d’un possible appaisement entre le pouvoir et l’opposition au Bénin.
Thomas Boni Yayi, est arrivé souriant et détendu aux alentours de 10h50 locale (9h50 GMT) au palais où il a été reçu par le président Patrice Talon, qui lui a succédé en 2016. Les deux hommes, longtemps considérés comme des rivaux politiques, se sont entretenus durant une heure, a constaté un journaliste de l’AFP.
« Beaucoup croient qu’il y a un problème profond entre Talon et Yayi, mais il n’y en a pas de profond« , a déclaré M. Boni Yayi à la presse à la sortie de leur entrevue.
« J’ai fait des propositions au président qui m’a écouté, notamment qu’il soit mis fin aux arrestations politiques pour permettre à tous nos compatriotes exilés (…) de rentrer chez eux« , a-t-il ajouté.
Ces deux hommes ne s’étaient pas rencontré depuis cinq ans, les tensions entre eux s’étant ravivées au moment des élections législatives de 2019.
L’ancien chef d’Etat Boni Yayi (2006-2016) était parti vivre à l’étranger après que son domicile de Cotonou eut été encerclé pendant près de deux mois par les forces de l’ordre, suite au scrutin législatif dont l’opposition avait été exclue.
La crise qui avait suivi avait débouché sur des manifestations et des violences avec une dizaines de morts par balles. En novembre 2019, une rencontre entre les deux hommes avaient été annoncée, mais l’ancien chef de l’Etat Boni Yayi ne s’était finalement pas présenté au palais.
Les tensions avec l’opposition s’étaient encore accentuées en avril 2021, à l’occasion de l’élection présidentielle, où le président Talon a été réélu avec plus de 86% des voix.
La plupart des grandes figures de l’opposition n’avaient pas été autorisées à se présenter, certaines ont été arrêtées, et des violences avaient alors éclatées dans le centre du Bénin, région natale de l’ex-chef de l’Etat Boni Yayi.
Des manifestants avaient érigé des barrages, avant d’être délogés par l’armée. Au moins deux personnes avaient été tuées par balle, des dizaines de militants de l’opposition avaient été arrêtés ou ont fui vers les pays voisins.
Arrivé au pouvoir en 2016, Patrice Talon est à la fois salué pour avoir engagé son pays dans la voie du développement et décrié pour lui avoir fait prendre un tournant autoritaire.
AFP
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