Le Sénégal inaugure lundi un train express régional (TER) à Dakar, lancé par le président Macky Sall pour moderniser les transports et mettre fin aux bouchons monstres dans la métropole ouest-africaine.
Le chef de l’Etat va présider lundi dans la nouvelle ville de Diamniadio, près de Dakar, la cérémonie de mise en service de la ligne, dont les travaux ont démarré il y a cinq ans, a-t-on appris auprès de ses services.
Le trafic passagers devrait prendre son rythme de croisière d’ici une dizaine de jours, après « un programme découverte » offert dans un premier temps aux usagers afin qu’ils puissent « s’approprier » ce nouveau moyen de transport, selon les mêmes sources.
Le TER doit relier en une vingtaine de minutes les 36 km séparant Dakar de Diamniadio, un tronçon sur lequel les usagers perdent habituellement des heures en voiture.
Les trains vont rouler à une vitesse de pointe de 160 km/h et pourront transporter 115.000 personnes par jour, de 05H00 à 22H00, selon les promoteurs. Les rotations seront effectuées par 15 rames de quatre voitures chacune, construites par le groupe français Alstom.
La construction du TER et de ses nouveaux rails a impliqué « une vingtaine d’entreprises » françaises dont Eiffage, Engie, Thales, SNCF mais aussi turques et sénégalaises. La mise en service a été plusieurs fois reportée depuis le lancement des travaux début 2017.
Financé sur fonds propres
Le projet a coûté 780 milliards de FCFA. Il a été financé sur fonds propres et grâce à des prêts par l’Etat du Sénégal, « propriétaire de toute l’infrastructure », a affirmé à l’AFP Abdou Ndéné Sall, directeur général de la Senter, la société de patrimoine du TER détenue à 100% par l’État sénégalais.
Le délai « peut paraître long mais nous avons battu des records de vitesse dans la construction malgré la Covid-19. Le TER sera un des moyens de transport les plus modernes du monde », a déclaré à l’AFP Stéphane Volant, président du conseil d’administration de la Seter, société d’exploitation du TER et filiale de la Société publique française de transport ferroviaire (SNCF).
Plan Sénégal Émergent
Le TER est un volet du Plan Sénégal Emergent (PSE), un programme de développement censé s’achever à l’horizon 2035 et initié par le président Sall, au pouvoir depuis 2012.
Il vise à désengorger Dakar, qui concentre sur 0,3 % du territoire le cinquième des 17 millions de Sénégalais et la quasi-totalité des activités économiques du pays. Les embouteillages coûtent officiellement à la ville 152 millions d’euros par an.
A côté d’une autoroute à péage fonctionnelle depuis dix ans, le TER sera combiné à des lignes de bus rapides devant prochainement circuler sur des voies réservées. Il doit, dans une seconde phase, permettre de rejoindre en 45 mn l’aéroport de Diass, sur 57 km.
Le transport à Dakar est actuellement assuré par des bus, des « cars rapides », des véhicules usagés et des taxis. Il ne permet pas « de répondre de manière satisfaisante aux besoins des déplacements estimés à 124.000 passagers en heure de pointe du matin », selon un document de la Banque africaine de développement, partenaire du projet TER.
AFP
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