Le président sud-coréen Moon Jae-in a déclaré vendredi qu’il allait gracier l’ancienne présidente Park Geun-hye, qui purge une longue peine de prison pour corruption et autres crimes.
Le gouvernement libéral de M. Moon, au pouvoir depuis 2017 lorsqu’il a succédé à Mme Park, a déclaré que la grâce était destinée à promouvoir l’unité nationale.
« Il est temps de rassembler avec audace toutes nos forces pour l’avenir plutôt que de nous battre les uns contre les autres en étant préoccupés par le passé », a dit le président Moon dans une déclaration publiée par la présidence.
« Pour ce qui est de l’ancienne présidente Park, nous avons tenu compte du fait que son état de santé s’est beaucoup détérioré après avoir passé près de cinq ans en prison », a-t-il ajouté.
Mme Park est soignée depuis le mois dernier dans un hôpital, d’où elle va sortir, a indiqué le ministère. Les autorités ont refusé de donner des précisions sur l’état de santé de Mme Park, mais les médias locaux ont indiqué qu’elle souffrait d’un disque lombaire, d’une blessure à l’épaule, de problèmes dentaires et de stress mental.
Dans des commentaires publiés par son avocat Yoo Young-ha, Mme Park a remercié son successeur de l’avoir graciée et a déclaré qu’elle allait se concentrer sur le traitement de ses maladies.
« Reine des élections »
Première femme élue présidente de Corée du Sud en 2012 en battant M. Moon, Mme Park est la fille de Park Chung-hee, qui avait dirigé la Corée du Sud d’une main de fer de 1961 à 1979.
Autrefois surnommée par les médias locaux « la reine des élections », elle est adulée par les conservateurs pour qui son père, qui avait pris le pouvoir par les armes, était un héros qui a sorti le pays de la pauvreté de l’après-guerre malgré la répression des droits humains.
Son destin chavire fin 2016, lorsqu’elle est destituée par le parlement. L’année suivante, Park Geun-hye est démise de ses fonctions de présidente à la suite d’un scandale de corruption qui a suscité des mois de manifestations dans les rues.
Plus de 3000 graciés au total
En janvier, la Cour suprême a confirmé sa condamnation à 20 ans de prison. Si elle n’avait pas été graciée, elle aurait pu purger une peine combinée de 22 ans derrière les barreaux, car elle a été condamnée séparément pour s’être immiscée dans les nominations de candidats de son parti avant les élections parlementaires de 2016.
S’estimant victime d’une cabale politique, Mme Park n’assistait plus à ses procès depuis octobre 2017.
Le ministère de la Justice a indiqué que Mme Park, âgée de 69 ans, fait partie des 3 094 personnes qui doivent être graciées le 31 décembre. La Corée du Sud accorde souvent des grâces spéciales à l’occasion du Nouvel An ou de fêtes nationales.
AFP
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