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Décès de Sidney Poitier, légende hollywoodienne

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Sidney Poitier, acteur de légende et première star noire d’Hollywood, est mort à 94 ans, déclenchant vendredi des hommages unanimes de vedettes, de l’industrie du divertissement.

« Nous avons perdu une icône, un héros, un mentor, un combattant, et un trésor national », a annoncé sur Facebook Chester Cooper, Premier ministre adjoint des Bahamas, où l’acteur a grandi.

Il n’a pas mentionné la cause du décès de l’acteur de « La Chaîne » ou encore de « Dans la chaleur de la nuit ».

« Monsieur Sidney Poitier, reposez en paix. Il nous a montré le chemin des étoiles », a aussitôt tweeté la star Whoopi Goldberg.

La comédienne et productrice multi-récompensée Viola Davis a également rendu hommage à l’acteur.Le président Barack Obama remet la médaille présidentielle de la liberté à Sidney Poitier lors d'une cérémonie à la Maison Blanche à Washington, le 12 août 2009.

« La dignité, la normalité, la force, l’excellence et la pure énergie que vous apportiez à vos rôles, nous ont montré, à nous personnes noires, que nous comptions!! », a déclaré l’actrice oscarisée sur son compte Instagram.

Né prématuré à Miami, en Floride, le 20 février 1927, à l’occasion d’un déplacement de ses parents venus des Bahamas voisines, Sidney Poitier obtient ainsi la double nationalité américaine et bahamienne.

Premier Afro-Américain​ oscarisé

En 1964, il est le premier Afro-Américain à remporter l’Oscar du meilleur acteur pour « Le Lys des champs ».

« Le voyage a été long pour en arriver là », lançait-il très ému, en recevant la statuette dorée.

Grâce à ses rôles, le public a pu concevoir que des Afro-Américains pouvaient être médecin (« La porte s’ouvre » – 1950) , ingénieur, professeur (« Les anges aux poings serrés » – 1967), ou encore policier (« Dans la chaleur de la nuit » – 1967).

Mais à 37 ans, lorsque l’acteur au sourire incandescent reçoit son Oscar, il est la seule star de couleur à Hollywood.

« L’industrie cinématographique n’était pas encore prête à élever plus d’une personnalité issue des minorités au rang de vedette », décryptait-il dans son autobiographie « This Life ».

« A l’époque,(…) j’endossais les espoirs de tout un peuple. Je n’avais aucun contrôle sur les contenus des films (…) mais je pouvais refuser un rôle, ce que je fis de nombreuses fois ».

Dans « Devine qui vient dîner ? » en 1967, il campe le fiancé d’une jeune bourgeoise blanche le présentant à ses parents, un couple d’intellectuels qui se croient ouverts d’esprit. La rencontre est un choc, et donne un film majeur sur le racisme de l’époque.

Sidney Poitier pose avec son Oscar honorifique lors de la 74e cérémonie annuelle des Oscars, le 24 mars 2002 à Los Angeles.

Les militants de la cause noire critiquent cependant âprement Sidney Poitier pour avoir accepté ce rôle de médecin de renommée internationale, aux antipodes des discriminations dont souffrent ses pairs. Il est désigné comme le « Nègre de service », « fantasme de blanc ». Ses qualités irréelles de gendre idéal masquent sa négritude et les problèmes racistes, estiment-ils.

Et aujourd’hui, nombre de professionnels aux Etats-Unis continuent de critiquer la place minoritaire et le manque de reconnaissance des personnes de couleur dans l’industrie du cinéma.

En 2002, Sidney Poitier avait reçu un Oscar d’honneur pour « ses performances extraordinaires, sa dignité, son style et son intelligence ».

Pour l’acteur afro-américain Jeffrey Wright, il était un « bel homme, gracieux, chaleureux et majestueux. Reposez en paix, Monsieur. On vous aime ».

Sidney Poitier, à gauche, est félicité par Denzel Washington alors qu'il accepte le Life Achievement Award lors de la sixième cérémonie annuelle des Screen Actors Guild Awards à Los Angeles, le 12 mars 2000.

 

 

 

 

 

 

AFP

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