Selon les autorités zimbabwéennes, 2 200 travailleurs de la santé ont quitté le pays pour le Royaume-Uni, les Etats-Unis et l’Australie en 2021
Les bas salaires et les mauvaises conditions de travail poussent les infirmières zimbabwéennes à émigrer. 10% des effectifs des hôpitaux publics du Zimbabwe ont émigré en 2021 en Grande-Bretagne. Alors que le Premier ministre britannique Boris Jonhson a passé un accord avec le Rwanda pour y expulser les migrants africains arrivés sur ses côtes, il fait venir des centaines d’infirmières du Zimbabwe.
Un système de santé à bout de souffle
Naguère loué pour son efficacité, le système de santé du Zimbabwe agonise, à l’image de l’économie du pays. Dans les hôpitaux publics, des salles d’opération sont à l’arrêt faute d’éclairage, des patients sont contraints de payer le plein de carburant de leur ambulance ou d’apporter eux-mêmes leurs pansements et leurs médicaments. Le palmarès établi par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) place le dispositif de santé du Zimbabwe à la 155e place mondiale sur 190.
Epuisées et démoralisées par des journées de 12 heures dans des hôpitaux démunis, un grand nombre d’infirmières ne rêvent que d’exil pour quitter un système de santé surchargé et sans moyens.
Si Virginia qui a 52 ans s’en va, c’est pour nourrir sa famille, « payer la scolarité de ses enfants » et « assurer sa retraite », explique-t-elle.
Des salaires multipliés par dix
Un simple test d’anglais est requis pour obtenir un visa au Royaume-Uni, où les salaires sont dix fois plus élevés que les 190 euros par mois payés en moyenne au Zimbabwe. Depuis le Brexit, les règles en matière d’immigration ont été modifiées pour attirer infirmières et aide-soignantes.
En Grande-Bretagne, la pandémie de Covid-19 a créé une demande supplémentaire d’infirmières, d’autant que le Brexit a réduit le nombre de celles qui viennent d’Europe. Le pays devrait continuer à embaucher dans les années à venir. Selon un rapport publié par le groupe de réflexion Health Foundation, son système de santé (NIH) est confronté à un manque de personnel de 90 000 salariés. Dont quelque 42% d’infirmières.
AFP/France info
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