Le président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo a annoncé lundi soir la dissolution de l’Assemblée nationale, et la tenue d’élections anticipées en décembre prochain. La conséquence de plusieurs mois de crise dans un pays au régime semi-présidentiel qui crée de nombreux points de tensions entre les différents organes.
Parmi les sujets de blocage entre le chef de l’État et l’Assemblée, il y a la question de l’évolution des institutions qui a poussé Umaro Sissoco Embalo à prendre cette décision. C’est ce que pense en tout cas Idrissa Djalo, homme politique indépendant, candidat à la dernière présidentielle pour le Parti de l’unité nationale (PUN), une petite formation qui n’est pas représentée à l’Assemblée. Il explique que le chef de l’État voudrait donner au président davantage de pouvoirs, tandis que les députés proposent eux au contraire de transformer le pays en régime parlementaire.
Il y a une raison qui n’a pas été invoquée ni par le président ni par ses adversaires politiques qui est pour moi la raison principale de la dissolution du Parlement, la raison a à voir avec la session actuelle du Parlement où les députés ont décidé de mettre à l’ordre du jour de la session actuelle un projet de révision constitutionnelle. Depuis que le président Emballo s’est installé, il y a eu un bras de fer entre lui et une grosse partie de la classe politique, y compris ses alliés. Le président de la République a le sentiment que les problèmes de la Guinée-Bissau sont liés à une Constitution qui n’est pas claire ou qui n’est pas adaptée. Le président a une vision d’un système qui doit évoluer, selon lui, vers un régime présidentiel. Ces adversaires politiques, au niveau du Parlement, ont eu une vision complètement différente du système semi-présidentiel. Ils veulent le faire évoluer vers le système parlementaire où le président ne servira qu’à inaugurer les chrysanthèmes.
RFI
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