Transition militaire : « Pour la Guinée, la Cedeao va devoir prendre des mesures » avertit Macky Sall
Le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, président en exercice de l’Union Africaine, s’est exprimé cette semaine dans les colonnes de Jeune Afrique sur les transitions militaires en cours au Mali, en Guinée et au Burkina Faso. A la lumière de cette interview, des mesure de sanctions contre le pays de Mamadi Doumbouya ne sont pas évitables, vu le refus de la junte de se plier aux exigences de la CEDEAO. En tout cas, Macky Sall ne met pas de gans sur le cas guinéen où des putschistes arrogants ne tiennent qu’à leur tête et vont au mépris de la partie représentative de la classe politique et de la société civile du pays.
La recrudescence des coups d’État en Afrique de l’Ouest
« Tout cela est le reflet de la crise profonde qui frappe ces pays. Les coups d’État ne sont pas pour autant une solution. Ce n’est pas acceptable. Nous avons essayé, dans le cadre de la Cedeao, d’accompagner ces pays afin que leurs périodes de transition soient de courte durée. Une transition, par définition, n’a pas vocation à s’éterniser, il faut être raisonnable »
Relation avec ces pays dirigés aujourd’hui par des militaires
« …bien sûr, si les institutions africaines rencontrent des difficultés avec la Guinée, le Mali et le Burkina, c’est parce que ces pays représentent des enjeux géostratégiques pour l’Est comme pour l’Ouest. La compétition entre grandes puissances rend les solutions difficiles à trouver ».
S’agissant du Mali
« Au Mali, souligne-t-il, les putschistes sont au pouvoir depuis vingt mois déjà. Nous acceptions de leur laisser seize mois de plus. La junte, elle, a parlé de [rester encore] vingt-quatre mois. J’estime que, en prenant surtout en considération les souffrances du peuple malien, nous pouvons nous mettre d’accord sur une échéance qui serait comprise entre seize et vingt-quatre mois ».
…et de la Guinée
« Pour la Guinée, la Cedeao va devoir prendre des mesures. Nous étions tout à fait disposés à collaborer avec les nouvelles autorités pour accompagner la transition. Réponse sans appel de la junte : ce sera trente-neuf mois ! C’est impensable. Le Burkina, lui, semble plus raisonnable dans ses discussions avec l’organisation ouest-africaine.
Le 4 juin se déroulera le sommet de chefs d’Etat de la CEDEAO à Accra. Des mesures contre Conakry seront difficilement inévitables. Au moins pour ramener le CNRD à la raison.
Barkindo Bah/Le Jour
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