Rappeur militant, Djanii Alfa a combattu les dérives du régime Alpha Condé. Dans ses textes, il a dénoncé la répression, appelé le président à renoncer à son troisième mandat. Huit mois après la chute de l’ancien chef d’État, Djanii Alfa se lance dans une nouvelle tournée qui doit le conduire à Dakar le 28 mai, en Gambie du 4 au 5 juin et en France le 16 juillet pour un concert au Bataclan à Paris. L’artiste est toujours aussi engagé, en faveur de la réussite de la transition désormais.
Son militantisme lui a valu un exil de deux ans. Le 18 septembre 2021, Djanii Alfa peut enfin rentrer au pays. Ses fans sont en fusion. Avec son cinquième album intitulé Chef Rebel, sorti en janvier, le rappeur reste fidèle à lui-même. « Pour moi, le rap reste un discours artistique sur l’actualité », assure Djanii Alfa. « Mon inspiration, c’est du vu et du vécu. Quand je vais en retraite artistique, c’est ce que j’essaie d’écrire et de transformer en musique. »
Il applique toujours la même stratégie : « En général, la musique, c’est quelque chose qui est fait seulement pour se divertir. Donc, si je sais que vous aimez danser, je vais essayer du mieux que je peux de vous donner un son avec de la mélodie, avec un bon rythme dansant, comme ça je suis dans votre mood. Vous allez peut-être baisser votre garde et derrière je vous donne le sujet sur lequel j’ai envie qu’on discute. »
La double-face de Djanii Alfa
Il y a le Djanii Alfa, face A, avec des titres festifs comme Red Light. Le Djanii Alfa, face B, lui, est contestataire comme sur la chanson Même chose. L’évolution de la transition en Guinée l’inquiète. Il dénonce le recyclage. Le maintien aux affaires des anciens responsables du régime d’Alpha Condé. Djanii Alfa s’explique : « Le CNRD et tout ça, ce ne sont pas nos ennemis. C’est justement pour ça qu’il faut qu’on leur dise que les personnes qui sont autour d’eux aujourd’hui, ce sont ces personnes là qui ont dit “Dadis doit rester”. Dadis a fini par prendre une balle dans la tête. Les personnes qui sont autour d’eux aujourd’hui sont ceux qui ont dit à Alpha Condé. “Le troisième mandat ça va se faire. Si ce n’est pas toi, c’est personne. »
Au mois de mars, il a rejoint la coordination nationale du FNDC pour poursuivre la lutte pour la démocratie dans son pays.
RFI
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