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Présentation de politiques sectorielles : le système éducatif et la culture cristallisent les débats au CNT

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Le processus de refondation de l’État implique des réformes profondes dans des secteurs stratégiques de la Nation. L’éducation et la culture sont des segments incontournables dans l’édification d’une Nation à travers la formation des ressources humaines de qualité, capables de relever les défis du développement.

Lors de la plénière du mercredi 21 décembre 2022, les Conseillers nationaux ont reçu les trois départements en charge du système éducatif et celui de la culture. Il s’agit des ministères de l’Enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation, de l’Enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi, de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, tout comme celui de la Culture, du tourisme et de l’artisanat.

Le processus de refondation de l’État implique des réformes profondes dans des secteurs stratégiques de la Nation. L’éducation et la culture sont des segments incontournables dans l’édification d’une Nation à travers la formation des ressources humaines de qualité, capables de relever les défis du développement.

Lors de la plénière du mercredi 21 décembre 2022, les Conseillers nationaux ont reçu les trois départements en charge du système éducatif et celui de la culture. Il s’agit des ministères de l’Enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation, de l’Enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi, de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, tout comme celui de la Culture, du tourisme et de l’artisanat.

C’est la ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation qui a ouvert la série de présentations de politiques sectorielles. Dr Diaka Sidibé dira que la transition politique ouverte le 05 septembre 2021, veut poser les bases d’une société guinéenne aux aspirations nationales et aux responsabilités africaines tournées vers le développement socio-économique du pays et du continent. Un développement visant à impacter positivement la vie des populations de manière inclusive et équitable. La Ministre souhaite assurer pour les Guinéens, une éducation de qualité, formatrice d’une jeunesse compétente, responsable, actrice du développement socio-économique de la Guinée par son implication à la création d’une richesse nationale pour tous.

Au nombre des acquis à l’actif de son département figurent notamment :

  • La cartographie complète de toutes les structures s’activant dans les domaines de la recherche et/ou de l’innovation en prélude à l’élaboration de la Politique Nationale de Recherche et de l’Innovation (PNRI) ;
  • Des accords de coopération et des protocoles d’accord dans le cadre de la coopération inter-universitaire ;
  • L’accroissement des capacités d’accueil des universités et leurs équipements ;
  • Le lancement du 1er salon de l’orientation ;
  • La revalorisation substantielle des bourses d’entretien ;
  • La mise en circulation de 25 bus pour les étudiants dans le cadre du projet UNIV-BUS ;
  • La suppression des formations payantes (formation initiale) ayant pour impact la baisse drastique de la pléthore des étudiants dans les Universités ;
  • La mise en place d’un système de paiement électronique des bourses d’entretien des étudiants dans les IES publiques.

Parlant du budget 2023 de son département, Dr Diaka SIDIBE a indiqué qu’il est de 1 073 milliards 892 millions 209 mille 575 francs guinéens, soit une baisse de 3% par rapport à l’année 2022.

Selon la Ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, cette allocation budgétaire va permettre d’atteindre les objectifs de son département, notamment le troisième volet du ProDEG, qui vise à réformer l’enseignement supérieur, la recherche scientifique et l’innovation pour mieux répondre aux besoins de développement du pays. Il repose sur cinq (5) axes stratégiques à savoir :
1- Le pilotage et la gouvernance ;
2- L’accroissement des capacités d’accueil dans le système universitaire ;
3- L’intégration de l’innovation dans le système d’enseignement supérieur et de la recherche scientifique ;
4- L’amélioration de l’offre de formation dans les IES ;
5- La relance et la revalorisation de la recherche.

Elle a précisé que les grands projets concerneront la construction des Classes Préparatoires aux Grandes Écoles (CPGE) à Dalaba et leurs équipements ; la réhabilitation et l’extension des quatre (4) universités régionales (Sonfonia, Kankan, Labé et N’Zérékoré). Ces constructions tiendront compte non seulement de l’augmentation des effectifs dans les Sciences, Techniques, Ingénieries et Mathématiques (STIM) mais aussi des personnes en situation de handicap.

Cette présentation de Dr Diaka SIDIBE a été suivie de celle de son homologue de l’Enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi. M. Alpha Bacar BARRY est revenu sur les réformes engagées par son département durant l’année écoulée au nombre desquelles, il y a :

  • L’élaboration et la vulgarisation d’un cahier des charges des écoles de santé pour instaurer la rigueur en fixant les obligations, conditions de création, d’ouverture et de fonctionnement ;
  • La mise en place d’un plan d’urgence de formation qui a permis de financer 100 masters pour les Professeurs d’Écoles Normales (PEN) ;
    -150 licences au bénéfice des conseillers pédagogiques, maitres formateurs (CPMF), 100 masters pour les cadres du niveau central et déconcentré et des formations accréditées pour plus de 300 cadres et formateurs de l’ETFP ;
  • Le lancement du processus de recrutement de 250 formateurs qualifiés pour le renouvellement du personnel formateur.

M. BARRY compte maintenir le cap à travers la consolidation des acquis. Ainsi, pour 2023, le ministère de l’Enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi entend réaliser les actions suivantes :

  • Le programme d’urgence de création de vingt mille (20 000) emplois pour améliorer les conditions de vie de la population guinéenne par la mise en œuvre de mesures favorables au développement de l’emploi productif et décent ;
  • L’élaboration et la vulgarisation de la Politique Nationale de l’Emploi ;
  • La formation des formateurs, superviseurs et le perfectionnement des cadres et des formateurs (déjà inscrit dans les prévisions budgétaires) ;
  • Le paiement des primes d’incitation aux élèves maitres et aux apprenants ;
  • La construction / rénovation / l’équipement des institutions de formation professionnelle ;
  • La poursuite du recensement biométrique des effectifs des EETEP (Enseignants, contractuels et élèves) ;
  • L’opérationnalisation des six (06) ERAM construites et équipées ;
  • La réhabilitation de 10 infirmeries dans l’ETFP ;
  • L’installation des incubateurs dans les ENAE.

Pour la réalisation de toutes ces activités, le projet de budget 2023 du Ministère de l’Enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi est de 330 milliards 228 millions 785 mille 363 GNF contre 255 milliards 759 millions 797 mille 085 GNF en LFR 2022, avec une augmentation de 74 milliards 468 millions 988 mille 278 GNF, soit un taux d’accroissement de 22.55 %.

Le troisième département ministériel de l’éducation, à présenter sa politique sectorielle devant les Conseillers nationaux, a été le ministère de l’Enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation.

Dans ses propos liminaires, M. Guillaume Hawing a fait l’état des lieux du système éducatif à la base. Il a mentionné que le département compte à ce jour, tous cycles confondus, 2 996 204 élèves dont 1 215 986 du privé, encadrés par 82 957 enseignants dont 43 134 du privé et 16 075 écoles dont 6 984 privées.

Le chef du département a fait remarquer la vétusté et l’insuffisance des infrastructures et équipements scolaires : 1 080 écoles publiques sous des hangars ; 2 058 écoles et établissements sans latrines ; 5 710 établissements sans points d’eau ; un déficit de plus de 234 000 tables bancs.

Le Ministre a également déploré le déficit notoire d’enseignants dans les salles de classe, doublé d’une mauvaise répartition territoriale de ces personnels, dont la conséquence a été une forte concentration dans les centres urbains et au sein de l’administration centrale, avec l’apparition de véritables « déserts éducatifs » en milieu rural, conséquence d’un faible niveau d’acquisition des connaissances, tant au primaire qu’au secondaire.

Pour inverser cette tendance, M. Guillaume Hawing a déclaré que son département a engagé des actions au compte de l’année 2022 parmi lesquelles figurent :

  • Le lancement d’un programme de formation continue de 24 000 enseignants du public et du privé dont 12 147 sont déjà formés ;
  • La rénovation de 546 salles de classes ;
  • L’organisation d’examens scolaires plus crédibles avec des innovations ;
  • L’acquisition des denrées alimentaires destinées aux cantines scolaires implantées dans les zones à faible taux de scolarisation et difficile d’accès à l’intérieur du pays ;
  • L’acquisition de feuilles d’examen et diplômes sécurisés, les fournitures et matériels à usage individuel et collectif ;
  • La restructuration du Projet pour les Résultats au Préscolaire et à l’Enseignement Fondamental (PREPEF), financé par la Banque Mondiale à hauteur de cinquante millions de dollars (50 000 000 $ US) ; ce projet permettra, entre autres, la construction et l’équipement de mille (1000) salles de classe dont les travaux débuteront dès le mois de janvier 2023 ;
  • L’élaboration et la validation du document de stratégie de mise en œuvre du programme d’alphabétisation de 2 000 000 de jeunes et d’adultes à l’horizon 2030 ;
  • La formation de 1 130 jeunes déscolarisés et non-scolarisés dans les centres NAFA.

Pour l’année 2023, l’enveloppe budgétaire du département est de 1 891 milliards 561 millions 252 mille 140 francs guinéens.

Selon M. Hawing, ce budget va permettre de poursuivre les travaux de construction et de réhabilitation des salles de classe engagés en 2022. Il permettra également de prendre le tournant de la digitalisation dans le système éducatif, la formation des enseignants.

Pour sa part, le Ministre de la Culture, du tourisme et de l’artisanat a entamé ses propos par féliciter les Conseillers nationaux au premier rang desquels, le Président Dr Dansa KOUROUMA, pour l’initiative du port obligatoire en plénière, de la tenue traditionnelle (textile guinéen), instaurée au sein du Parlement transitoire. Tout un symbole qui doit inspirer les autres institutions de la République pour une réelle promotion du secteur de l’artisanat guinéen.

M. Alpha SOUMAH a indiqué que le secteur de l’artisanat regroupe plus de 93 corps de métiers et totalise un peu moins d’un million d’artisans. Il représente plus de 40% de la production manufacturière et emploie environ un quart de la population active. Il occupe 42% des activités économiques des femmes.

Abordant le volet du budget, le Ministre SOUMAH a fait observer que son département a besoin de 249 milliards 525 millions106 mille francs guinéens. Cependant, les crédits attribués à son département au titre du projet de la Loi de Finances (LFI 2023) s’élèvent à 151 milliards175 millions 441 mille francs guinéens. Pour financer le gap, le Ministère compte mobiliser auprès des partenaires techniques et financiers et des partenaires privés la somme de 48 milliards 70 millions francs guinéens.

Pour relever les défis de la refondation, le ministère de la Culture du tourisme et de l’artisanat a entrepris plusieurs
réformes, notamment :

  • L’élaboration d’une stratégie de développement de l’artisanat, assortie d’un mécanisme de mobilisation des ressources et d’un plan d’actions
    prioritaires ;
  • La mise en place de la Chambre des Métiers, de l’Artisanat de Guinée (CMAG) ;
  • La révision du Code de l’Artisanat ;
  • La certification et la labélisation des produits textiles phares de la Guinée (Leppi, Kendeli, Bagha, Forêt sacrée) ;
  • L’élaboration du Programme « Tout en Un pour l’Artisan » ;
  • La construction des Villages artisanaux de Labé, Lola, Kindia, Faranah et Boké ;
  • L’organisation en Guinée, de la 9ème édition du Salon International du Textile Africain (SITA) en novembre 2022 ;
  • L’organisation de la 1ère édition de la Foire Nationale de l’Artisanat guinéen.

Au compte de 2023, le département de la Culture, du tourisme et de l’artisanat, entend poursuivre le programme cadre d’appui au secteur de la culture
(PASEC). Ce programme vise à soutenir le développement des filières porteuses dans les domaines des arts, de la culture et du patrimoine culturelle, dans une approche chaines de valeur.

Après les différentes présentations faites par les Ministres, les Conseillers nationaux ont fait des observations, posé des questions pertinentes et formulé des recommandations. Ces réactions s’articulent autour de :

  • La prise en compte de la plupart des recommandations lors des débats sur le secteur de l’éducation ;
  • L’absence de ligne budgétaire pour la recherche scientifique dans l’enseignement supérieur ;
  • La formation des instituteurs ;
  • L’adaptation des infrastructures universitaires aux personnes handicapées ;
  • Du rehaussement de la ligne budgétaire sur le renforcement des capacités au compte des départements en charge du système éducatif ;
  • La digitalisation et la sécurisation des diplômes ;
  • L’équipement des écoles professionnelles de santé ;
  • La nécessité d’augmenter le budget d’investissement pour construire des villages artisanaux, aménager les plages, ériger une station balnéaire ;
  • La réouverture des salles de cinéma ;
  • La promotion de l’image de la Guinée à l’étranger.

A rappeler que cette plénière s’est déroulée dans une atmosphère de responsabilité dans la cordialité sous la direction du Président du Conseil national de la transition, Dr Dansa Kourouma, qui en bon père de famille a manifesté avec véhémence tout son attachement à la qualification du système éducatif guinéen.

La Cellule de communication du CNT

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