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Au Soudan, les appels au cessez-le-feu pour l’Aïd ignorés par les belligérants

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Militaires et paramilitaires se sont livrés à d’intenses combats de rue vendredi à Khartoum, selon des témoins, alors que les belligérants ont ignoré de multiples appels au cessez-le-feu à l’occasion de la fête de l’Aïd el-Fitr, la fin du mois sacré du Ramadan.

La capitale soudanaise a été secouée par des tirs et raids aériens dans la nuit et la matinée, comme c’est le cas quotidiennement depuis le début des combats le 15 avril, qui ont fait « 413 morts et 3.551 blessés », selon un nouveau bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

De nouveaux hôpitaux ont été fortement endommagés à Khartoum, et quatre établissements ont été touchés à al-Obeid, à 350 km au sud de la capitale, souligne le syndicat des médecins. Les combats opposent l’armée régulière du général Abdel Fattah al-Burhane, chef de facto du Soudan depuis le putsch de 2021, et les paramilitaires des Forces de Soutien Rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo.

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Sur le plan diplomatique, les consultations s’intensifient: le ministre britannique des Affaires étrangères, James Cleverly, a indiqué vendredi écourter son déplacement de plusieurs jours dans la région Asie-Pacifique « à cause de la situation au Soudan ».

La veille, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, avaient tous deux appelé séparément à un cessez-le-feu d’« au moins » trois jours pour marquer l’Aïd. Les combats sont concentrés principalement à Khartoum et au Darfour (ouest).

Les FSR ont annoncé « une trêve de 72 heures » à 04H00 GMT mais l’annonce n’a pas été suivie d’effet comme les jours précédents. Créées en 2013, les FSR regroupent des milliers d’anciens Janjawids, des miliciens arabes recrutés par l’ex-dictateur Omar el-Béchir, déchu en 2019, pour combattre des minorités ethniques au Darfour.

À Khartoum, Abdewahid Othmane, un habitant de 53 ans, critique ceux « qui aiment trop le pouvoir. Ils se battent pour le pouvoir mais ils ne s’intéressent pas aux pauvres gens qui n’ont ni eau ni électricité et du mal à se nourrir ».

Le général Daglo était depuis le putsch d’octobre 2021 le numéro deux du général Burhane. Ce dernier est apparu jeudi pour la première fois depuis le début des hostilités à la télévision d’État et s’est adressé à la nation pour l’Aïd, sans jamais mentionner de trêve.

« Notre pays saigne »

« Pour l’Aïd, notre pays saigne: la destruction, la désolation et le bruit des balles ont pris le pas sur la joie », a déclaré le général Burhane. Jusqu’ici, comme son rival, le général Daglo, il n’avait parlé qu’à des médias et ne s’était pas adressé directement aux 45 millions de Soudanais.

AFP

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