Depuis bientôt un mois, l’accès au site d’information guineematin.com est restreint. Sans un moyen de contournement notamment par VPN, ce média à grande audience est quasiment indisponible sur le territoire guinéen. Cette situation devrait remobiliser toute la presse après que des démarches n’aient pour le moment rien donné de concret.
Le droit à l’information de milliers de citoyens et l’engagement quotidien de toute une équipe de journalistes à jouir de leur liberté de presse pour informer leurs compatriotes, sabotés. A deux reprises, au nom de l’ensemble des associations de presse, des autorités au plus haut niveau ont été interpellées afin que cesse cette restriction.
C’est le lieu de féliciter le Président Amadou Tham Camara, Président de l’association de presse dont Guineematin est membre, pour ses nombreuses démarches. Je l’encourage à poursuivre ses efforts louables.
L’Administration Générale de Guineematin.Com soutient avoir fait le pas vers certains fournisseurs d’accès à internet qui ont tous rejeté toute responsabilité. Il ne s’agirait pas aussi d’un problème avec l’hébergeur. Il est donc fort probable que Guineematin soit simplement victime de la décision injuste de quelqu’un de le fermer sur le territoire guinéen pour une durée que seule la personne sait. Mais cela est inacceptable et devrait cesser maintenant!
A titre personnel, j’interpelle le Ministère de l’Information et de la Communication, la Haute Autorité de la Communication (HAC), nos deux représentants au Conseil national de la transition (CNT), nos anciens confrères journalistes proches du Président de la transition et tout défenseur du droit à l’information de nos concitoyens, et leur demande d’agir selon les moyens légaux. Il ne saurait y avoir ni ministère, ni journaliste ni organe de régulation encore moins droit à l’information sans médias. C’est donc une question existentielle qu’on ne devrait plus continuer à contourner.
Sans avoir la prétention d’accuser, je tiens à donner un complément d’information pour toute personne souhaitant s’y intéresser et aider à un dénouement. Cette restriction dont est victime Guineematin intervient quelques mois seulement après une levée de boucliers de l’ensemble de la presse contre une vague de restrictions dont ont été victimes plusieurs médias du pays. Le principal accusé était le ministre porte-parole du gouvernement, par ailleurs, ministre en charge des Télécommunications et de l’Economie numérique. Des structures sous sa tutelle avaient été fortement mises en cause. Il s’agit notamment de l’Autorité de régulation des postes et télécommunications (ARPT).
Le même ministre avait provoqué l’indignation après des déclarations publiques menaçant de fermer des médias alors que la Haute Autorité de la Communication (HAC) est l’organe de régulation des médias en Guinée.
Aussi, à date, aucune décision de justice ou de la Haute Autorité de la Communication (HAC) n’est notifiée à l’Administration Générale de Guineematin sur un quelconque manquement qu’on reprocherait au média et qui conduirait à la situation actuelle de ce site d’information largement suivi.
A ceux qui pourraient se poser la question de la possibilité qu’un média soit fermé techniquement par les autorités, je rappelle qu’il y a quelques années, l’accès à un média appartenant à un confrère Sénégalais n’avait pas tardé à être bloqué sur le territoire guinéen lorsque les autorités de notre pays ont voulu ainsi.
Thierno Amadou Camara
Directeur de publication de Guinee114.Com
Président du Réseau des médias sur internet en Guinée (REMIGUI)
1er Vice-président du Conseil d’administration de la Maison de la presse de Guinée
622 10 43 78 / amadouc99@gmail.com
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