En Guinée, la chaîne 244 du bouquet Canal Plus affiche désormais un écran noir. Depuis le mercredi 6 décembre au soir, impossible de capter les émissions de Djoma TV. Une décision prise par la Haute autorité de la communication (HAC), l’instance de régulation des médias. Le président de la HAC invoque des raisons de « sécurité nationale » dans un courrier adressé au groupe Canal Plus, pour justifier le retrait « sans délai et jusqu’à nouvel ordre » de Djoma Radio et TV de son bouquet. Malgré les critiques, Boubacar Yacine Diallo assume.
Intervenant sur la chaîne Espace, le président de la Haute autorité de la communication a confirmé l’authenticité du courrier adressé au groupe Canal Plus. Il dit avoir été contacté « par les structures compétentes » qui ont attiré son attention sur « les dangers qui pouvaient être portés sur la sécurité nationale ». « En plénière extraordinaire, une mesure conservatoire » a donc été adoptée, raconte-t-il.
Appliquer la loi
Sans préciser qui sont ces « structures compétentes » et quelle menace pesait exactement sur l’État guinéen, Boubacar Yacine Diallo assure s’être contenté d’appliquer la loi. La lettre a suscité de nombreuses critiques, notamment sur les réseaux sociaux, de la part des Guinéens, mais aussi des journalistes du pays qui dénoncent une atteinte à la liberté de la presse.
Poursuites judiciaires
A l’international, Reporters sans frontières (RSF) a publié un communiqué demandant à la direction de Canal Plus d’expliquer l’arrêt de Djoma. Le groupe, lui, annonce des poursuites judiciaires contre son diffuseur. Cette affaire intervient alors que depuis deux semaines, plusieurs radios dénoncent le brouillage de leurs ondes. Syndicats et associations de presse s’apprêtent d’ailleurs à lancer plusieurs actions pour exiger des autorités le respect de la liberté de la presse. Boubacar Yacine Diallo n’a pas répondu à nos demandes d’interview.
RFI
Les commentaires sont fermés.