Un intellectuel est celui là qui sait susciter le débat. Cest ce qu’a fait Pr. Bano Barry. Il mérite d’être salué dans ce sens.
De ma petite expérience de sociologue et d’histoirien, je suis tout à fait en phase avec le Pr Bano sur le processus de la mise en place des populations en Guinée. Plusieurs recherches me confortent dans cette position. Les plus curieux peuvent consulter « la République de Guinée » de Mauriel DEVEY ou « la Guinée Française. Races. Religions. Coutumes. Production. Commerce » de ARCIN André entre autres.
Par contre , je reste opposer à son point de vue sur le mariage entre cousin et cousine. Cela n’a absolument rien à avoir avec le pouvoir d’achat ou le fait de posséder un compte en banque bien garni.
En Afrique tout comme dans bien d’autres sociétés orientales notamment musulmanes, le mariage entre membres d’une même famille n’est pas stigmatisé : il est au contraire approuvé.
La raison pour laquelle les gens se marient entre cousins, généralement, est qu’ils se connaissent bien, ont les mêmes valeurs et que, comme les familles sont grandes, le choix est assez vaste. Ainsi, les propriétés restent dans la famille.
Les mariages de même sang en Afrique persistent depuis des siècles, comme le montre l’histoire. La célèbre reine égyptienne Cléopâtre a épousé son frère Ptolémée 13 plus de 500 ans avant notre ère.
Dans l’intérêt des fermes, des propriétés foncières et des royaumes, de nombreux Africains ont cherché à garder des choses dans la famille en procréant avec des personnes appartenant à une unité de parenté très étroite.
Le type le plus notable de mariages de même sang se situe entre des cousins germains, mais les mariages consanguins impliquent également d’autres membres de la famille.
Du nord au sud du continent, il est fréquent de voir de tels mariages. Par exemple, dans les sociétés peules et haoussas les mariages sont autorisés entre cousins-cousines afin de s’assurer que les terres et le bétail sont conservés parmi les parents. Chez les Malinkés, c’est la volonté de conserver le pouvoir ou la connaissance.
Cependant, il est important de noter que ce type de mariage peut augmenter sensiblement le risque de malformations et de maladies génétiques.
Khalil KABA
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