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Donald Trump condamné à verser 83 millions de dollars à Elizabeth Jean Carroll pour diffamation

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Un jury new-yorkais a condamné vendredi l’ancien président américain et candidat à l’élection présidentielle de 2024 à verser un énorme dédommagement de 83,3 millions de dollars à l’autrice Elizabeth Jean Carroll pour l’avoir diffamée suite à des accusations de viol proférées dans les années 1990.

L’amende est pour le moins salée. Donald Trump a été condamné vendredi 26 janvier par un tribunal civil de New York à verser un 83,3 millions de dollars de dédommagement à l’autrice Elizabeth Jean Carroll pour l’avoir diffamée.

L’ancien président des États-Unis, en campagne pour être réélu, a immédiatement fustigé sur son réseau social Truth Social une condamnation « ridicule » et promis de faire appel.

Le grand favori des primaires républicaines et très probable adversaire de Joe Biden à la présidentielle de novembre, a dénoncé une nouvelle fois « une chasse aux sorcières dirigée par Biden contre [lui] et le Parti républicain ».

« CE N’EST PAS L’AMERIQUE ! », s’est-il exclamé par écrit.

Ce montant astronomique de 83,3 millions de dollars, décidé par neuf jurés, comprend 65 millions de dollars de dommages et intérêts « punitifs » censés le dissuader de recommencer à s’en prendre à Elizabeth Jean Carroll.

Deuxième condamnation

Car le jury a souligné l’intention de « nuire » de Donald Trump, 77 ans, reconnu responsable de propos diffamatoires à l’encontre de cette femme de 80 ans qui réclamait au moins dix millions de dollars pour préjudice moral et professionnel.

Elizabeth Jean Carroll fut journaliste et chroniqueuse pour l’édition américaine du magazine Elle et a accusé en 2019 Donald Trump de l’avoir violée en 1996 dans une cabine d’essayage d’un grand magasin new-yorkais.

Vendredi soir, elle est sortie rayonnante du palais de justice de Manhattan, entourée de proches, au milieu d’une forêt de photographes. Elle a salué dans un communiqué « une grande victoire pour chaque femme qui se relève après avoir été renversée, et une énorme défaite pour chaque petite brute qui tentait de la maintenir à terre ». Au procès, elle avait demandé que la justice rétablisse sa « réputation ».

Sur la foi d’une autre plainte au civil en 2022 pour viol et diffamation, elle avait déjà, en mai dernier, fait reconnaître Donald Trump responsable d’agression sexuelle en 1996 et de propos diffamatoires sur cette affaire tenus en 2022.

Le magnat avait été alors condamné à lui verser cinq millions de dollars, ce qui porte à 88 millions de dollars la somme qu’il devra débourser après ces deux procès de mai 2023 et de ce mois-ci.

Ce dernier procès, uniquement pour diffamation, découle d’une première plainte civile en 2019 et s’était ouvert le 16 janvier dans une ambiance électrique en présence le plus souvent de l’ex-locataire de la Maison Blanche, qui rêve d’y retourner, fort de ses victoires aux primaires républicaines des Etats de l’Iowa et du New Hampshire.

Attaques répétées

À peine avaient commencé vendredi les plaidoiries finales que le tempétueux homme d’affaires et tribun politique s’était soudainement levé de sa chaise et avait bondi hors de la salle d’audience. Il a ensuite fait des allers-retours entre le prétoire et les couloirs du palais de justice.

L’avocate de l’autrice, Roberta Kaplan (sans lien de parenté avec le juge Lewis Kaplan), venait de dire que l’ex-président avait « passé tout le procès à diffamer » sa cliente. « L’homme qui a agressé sexuellement [Elizabeth Jean Carroll] fait ce qu’il veut : il ment, il diffame », avait tonné l’avocate pour qui le septuagénaire « continue de lui faire du mal sur sa puissante plateforme », le réseau Truth Social aux dizaines de millions d’abonnés.

De fait, Donald Trump a posté de mercredi à vendredi une soixantaine de messages accusant une nouvelle fois Elizabeth Jean Carroll d’avoir monté « une FAUSSE histoire à la Monica Lewinsky » – du nom de la stagiaire de la Maison Blanche avec qui le président Bill Clinton avait entretenu une liaison à la fin des années 1990, ce qui avait failli mettre un terme à sa carrière –  et de « chercher à EXTORQUER » de l’argent.

Il l’a encore traitée de « tarée », à l' »histoire bidon », qu’il n’a « jamais vue de [sa] vie ». Durant la procédure en 2022, il avait qualifié l’autrice de « malade ». Jeudi, l’ex-chef d’État s’était brièvement défendu au procès, mais sa liberté de parole était strictement limitée pour éviter tout dérapage verbal.

« Elle a dit quelque chose que j’ai considéré comme faux », avait simplement répondu Donald Trump à propos des première accusations de viol lancées en 2019 par Elizabeth Jean Carroll dans un livre, et de sa plainte la même année.

Le juge Lewis Kaplan, qui avait présidé le procès de 2023, avait ordonné que celui-ci ne porte que sur les propos diffamatoires de Donald Trump et pas sur les accusations de viol.

En plus de cette affaire, quatre procès au pénal attendent l’ancien président des États-Unis.

Avec AFP

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