Du rififi dans les médias en Guinée: deux commissaires de Haute autorité de la Communication sanctionnés
En Guinée, le président de la transition aurait donné de l’argent à des patrons de médias pour s’attirer leurs faveurs. C’est en substance ce qu’ont déclaré cette semaine des commissaires de l’organe de régulation des médias, la Haute Autorité de la Communication (HAC). Ces déclarations fracassantes sèment le trouble dans le secteur de la presse, accusé de dérapages et sanctionné à de multiples reprises ces derniers mois par les autorités. Les deux commissaires ont été suspendus par la HAC et des groupes de médias (Djoma Media, Hadafo Medias et Fréquence Médias) ont porté plainte pour diffamation.
Face à la presse, à, Kankan, Djéné Diaby et Tawel Camara balancent sur les patrons de médias en Guinée…
Ces médias n’auraient pas respecté l’accord. Voilà ce qui expliquerait, selon les commissaires de la HAC, le retrait des agréments des principales radios et télés du pays, au mois de mai.
Les patrons des groupes visés ont réagi dans une déclaration conjointe, annonçant porter plainte contre les deux commissaires pour diffamation et menace.
« En ce qui nous concerne, nous considérons que ce sont des accusations diffamatoires et gratuites. Nous n’avons pas reçu un kopeck de qui que ce soit pour faire notre métier », assure Kalil Oularé, directeur général de Djoma Media.
La HAC a elle-même dénoncé des « propos diffamatoires » et s’est rapidement « désolidarisée » de ces commissaires suspendus pour « faute lourde ».
« Je suppose qu’il ne peuvent pas parler sans avoir de preuves ?! Je pense que l’État est suffisamment grand pour avoir des structures habilitées à mener des enquêtes : d’où vient cet argent ? il a été remis à qui, par qui ? et d’en tirer les conclusions qui s’imposent… », espère Kalil Oularé.
Le secteur de la presse s’interroge : ces déclarations sont-elles fausses ou relèvent-elles d’un exercice de transparence non maîtrisé ?
RFI
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