Tout porte à croire que la fissure est désormais inévitable au sein de la communauté de la Basse-Guinée, quelques semaines après le décès d’Elhadj Sekhouna Soumah. En cause, l’installation de deux patriarches (Kountigui Gbé) de la région, en violation des textes régissant cette fonction solennelle. Les deux protagonistes, Elhadj Mamoudou Camara, grand imam de Kindia, et Elhadj Sounna Yansané, vice-coordinateur de la Basse-Guinée, ont été déclarés chacun chef coutumier par leurs proches respectifs, suscitant un risque de division entre les anciens royaumes du Moryah et du Kanyah.
Chacun des deux revendique la paternité du patriarcat après les cérémonies funèbres en hommage au défunt Kountigui Gbé. Lors de la cérémonie d’intronisation d’Elhadj Mamoudou Camara, le 21 novembre à Tafory Kondebounyi, un membre de la délégation a affirmé que son élection était le fruit d’un consensus. Le nouveau Kountigui a promis d’assumer ses fonctions avec responsabilité et d’unir les fils de la région autour d’un idéal commun.
De son côté, Elhadj Sounna Yansané, qui s’est présenté comme le successeur désigné d’Elhadj Sekhouna, a dénoncé l’installation rapide d’un nouveau Kountigui à Dubreka, trois jours après le décès de son prédécesseur. Il a exprimé son indignation face à ce qu’il considère comme une violation des traditions et a rappelé qu’il avait été désigné comme successeur depuis cinq ans.
Les tensions entre les deux camps sont palpables, chacun accusant l’autre d’avoir agi en dehors des règles établies. Mamadouba Soumah, président de la nouvelle alliance de Labésanyi pour le développement, a souligné que l’intronisation d’Elhadj Mamoudou Camara ne respectait pas la charte de Kountiguiyah, qui stipule qu’un adjoint doit succéder au Kountigui décédé jusqu’après 40 jours.
La situation reste tendue et pourrait mener à une division profonde au sein de la communauté de la Basse-Guinée si un consensus n’est pas rapidement trouvé.
Gabriel Soumah/Lejour.Info