Depuis le 5 septembre 2021, la Guinée est plongée dans un tourbillon politique qui semble ne jamais vouloir s’arrêter. La récente déclaration du Général Amara Camara, ministre Secrétaire général à la présidence, lors d’un meeting à l’occasion d’une tournée de sensibilisation, a de quoi susciter l’inquiétude et la colère des citoyens guinéens. En affirmant que le pays n’est plus en transition mais en refondation, il jette un voile sur la réalité d’une situation politique qui s’enlise et qui, à ce jour, ne laisse entrevoir aucune perspective d’élections dans un avenir proche.
Cette annonce, qui contredit les engagements pris par le CNRD en accord avec la CEDEAO, soulève de nombreuses questions. En effet, la fin de la transition, annoncée pour le 31 décembre, devait marquer le retour à l’ordre constitutionnel avec l’adoption d’une nouvelle constitution et l’organisation d’élections. Or, près de trois ans après l’installation du Conseil national de transition (CNT), cet organe censé représenter le pouvoir législatif n’a même pas réussi à finaliser un avant-projet de constitution. Ce constat est alarmant et témoigne d’une incapacité à avancer vers une véritable démocratie.
Le ministre Camara évoque une refondation, mais derrière ce terme se cache une manœuvre qui semble davantage destinée à prolonger le statu quo qu’à instaurer un véritable changement. Les promesses de renforcement de l’État et d’établissement d’une administration solide résonnent comme des slogans vides, alors que la population guinéenne attend des actes concrets et des résultats tangibles.
De plus, la menace d’une transition civile par l’opposition à partir du 1er janvier 2025 ne fait qu’ajouter à la confusion ambiante. Les Guinéens, fatigués par des années de promesses non tenues et de manipulations politiques, méritent une réponse claire et un engagement sincère en faveur de la démocratie. Il est temps que les dirigeants prennent conscience de l’urgence de la situation et agissent en faveur d’un retour à l’ordre constitutionnel, plutôt que de se perdre dans des discours qui ne font qu’envenimer les tensions.
En somme, la Guinée se trouve à un carrefour décisif. Les choix qui seront faits dans les mois à venir détermineront non seulement l’avenir politique du pays, mais aussi le bien-être de sa population. Il est impératif que les autorités prennent leurs responsabilités et mettent en œuvre les réformes nécessaires pour garantir un avenir démocratique et pacifique. Les Guinéens ne peuvent plus attendre.
La Rédaction