Le Premier ministre Bah Oury a accordé ce matin sa première interview depuis la bousculade meurtrière survenue dimanche dernier à Nzérékoré, faisant au moins 56 morts. S’exprimant sur RFI, il a indiqué qu’un bilan plus lourd pourrait être envisagé, tout en soulignant l’absence de mesures adéquates pour prévenir de telles tragédies.
Bah Oury, de retour de Nzérékoré où il a présidé un comité de crise, a déclaré que le nom du président de la transition, Mamadi Doumbouya, ne sera plus associé à des manifestations sportives. Il a reconnu que la tragédie était le résultat d’une combinaison de « bêtise humaine, fatalité et incompétence », et a insisté sur la nécessité d’un encadrement rigoureux de toutes les manifestations.
Concernant les circonstances de la bousculade, le Premier ministre a précisé qu’il était prématuré de déterminer la cause exacte, bien que des rumeurs circulent sur un mauvais arbitrage lors du match opposant les équipes de N’Zérékoré et Labé. Il a également confirmé la mise en place d’une commission d’enquête indépendante pour examiner tous les aspects de l’événement.
La guerre des chiffres sur le nombre de victimes se poursuit, le gouvernement avançant le chiffre de 56 morts, tandis que des organisations de défense des droits de l’homme évoquent jusqu’à 135 décès. Bah Oury a reconnu la nécessité d’enquêtes pour établir un bilan précis et a assuré que le gouvernement est soucieux d’obtenir une évaluation claire des pertes humaines.
Cette tragédie soulève des questions sur la sécurité lors des événements publics en Guinée, et les autorités sont désormais sous pression pour garantir la protection des citoyens lors de futures manifestations.
Fatoumata Camara/Lejour.Info