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Pita/Conflit domanial à Ndiré Ndagha : Une affaire judiciaire qui divise et inquiète

Un conflit de propriété au village de Ndiré Ndagha, dans la préfecture de Pita, met en lumière des dysfonctionnements judiciaires et des tensions croissantes entre deux familles. Après plusieurs jugements, la situation reste tendue, et des menaces de violence pèsent sur la communauté.

Un conflit domanial secoue le village de Ndiré Ndagha, situé dans le district de Taïré Raghabé, sous-préfecture de Donghol Touma, préfecture de Pita. En juillet 2018, Bappa Soulayemane Diallo et ses enfants avaient obtenu l’autorisation de la famille du feu Mody Amadou Diallo Taïré pour construire une maison sur un terrain, le bowal, adjacent à leur clôture. Cette autorisation avait été accordée sans contrepartie, et une cérémonie de pose de la première pierre avait été célébrée avec la participation de tous les villageois.

Cependant, en septembre 2021, une autre famille a revendiqué la propriété du bowal, provoquant une série de conflits. Les sages du village ont arbitré en faveur de Bappa Soulayemane, affirmant que la revendication était inopportune après trois ans de construction. Malgré cela, les plaignants ont saisi le tribunal de première instance de Pita en février 2022, entraînant l’arrêt des travaux.

Après une longue procédure judiciaire, le juge Mohamed Lamine Camara a rendu un verdict en novembre 2023, déboutant les plaignants et leur ordonnant de payer des indemnités aux constructeurs. Ne se contentant pas de cette décision, les plaignants ont déposé un recours à la cour d’appel de Conakry, qui n’a pas encore statué.

Début 2024, profitant de l’arrivée d’un nouveau président du tribunal, les plaignants ont déposé une deuxième plainte, entraînant un nouvel arrêt des travaux. Le nouveau juge, Mohamed Konaté, a également débouté les plaignants, levant l’ordre d’arrêt.

Malgré ces échecs, les plaignants ont déposé une troisième plainte en novembre 2024, conduisant à l’incarcération de Mody Sidy Diallo, fils aîné de la famille Mody Amadou Taïré, sans qu’aucune plainte écrite ne lui soit présentée. Après quatre jours de détention, il a été contraint de payer plusieurs millions de francs guinéens pour sa libération.

À ce jour, trois audiences ont eu lieu, mais le plaignant peine à convaincre le tribunal, n’ayant présenté aucune preuve solide. Le verdict de cette troisième affaire est attendu dans les prochains jours.

Cette situation soulève des inquiétudes quant à l’intégrité du système judiciaire, avec des allégations de complicité au sein du tribunal et de la gendarmerie. La peur règne au sein de la communauté, exacerbée par des menaces de vengeance des plaignants envers ceux qui ont témoigné en faveur des constructeurs. Notons que selon les informations reçues, les protagonistes dans cette affaire sont issus du même grand père.

Si les autorités judiciaires et administratives ne prennent pas des mesures adéquates, le village pourrait faire face à un déchaînement de violence.

Affaire à suivre 

Alpha Ibrahima Diallo/Lejour.Info