Dans une déclaration envoyée au Gouverneur de la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG), les représentants du personnel affiliés à la Fédération Syndicale Autonome des Banques, Assurances et Microfinances de Guinée (FESABAG) ont annoncé leur intention d’entamer un mouvement de grève à partir du 15 janvier 2024.
Cette décision fait suite à une série de revendications maintenues sans réponse, malgré de multiples tentatives de dialogue avec l’administration de l’institution. Selon la correspondance datée du 27 décembre 2024 (Consin. 4 Nº 149 BCRG/DS/2024), le personnel reproche à la direction plusieurs manquements, notamment :
▪︎Le non-paiement des salaires avant le 25 de chaque mois , une obligation statutaire ;
▪︎Une gestion jugée opaque de l’administration ;
▪︎Le rapatriement des budgets de fonctionnement des agences régionales vers le siège à Conakry, menaçant l’activité des agences en régions ;
▪︎La suppression des premières statutaires , telles que les premières de suggestion et d’intérim ;
▪︎Le blocage des avancements automatiques des années 2022 et 2023 ;
▪︎Le refus de renforcer les capacités du personnel , pourtant essentiel pour la compétitivité de l’institution ;
▪︎La déconnexion de cinq primes hors salaires par rapport au point indicatif ;
▪︎Et l’absence de mise en place d’un comité de gestion pour la Caisse de retraite complémentaire .
¤Une situation alarmante pour les travailleurs.
Les syndicats dénoncent ce qu’ils qualifient de non-respect des droits fondamentaux des employés, rappelant que « le respect des droits des travailleurs n’est pas une faveur, mais un devoir ». Ils soulignent que ces violations non seulement fragilisent la confiance entre les employés et leur hiérarchie, mais sapent également l’efficacité de l’institution, pilier du système financier guinéen.
¤Un ultimatum fixé au 15 janvier 2024.
Le préavis de grève déposé donne à la direction jusqu’au 15 janvier 2024 pour trouver une solution satisfaisante. Passée cette date, le personnel pourrait paralyser les activités de la BCRG, une perspective qui inquiète au regard du rôle stratégique de cette institution dans la gestion de l’économie nationale.
Alors que l’Union Syndicale des Travailleurs de Guinée (USTG) et la Confédération Syndicale Internationale (CSI) suivent de près l’évolution de la situation, un règlement rapide et équitable des revendications s’impose pour éviter une crise qui pourrait ébranler tout le secteur financier guinéen.
La balle est désormais dans le camp de la direction. Une réponse responsable et adaptée est attendue pour préserver la stabilité sociale et économique du pays.
Par Ibrahima Sory Keita