Le dossier OGP, qualifié par beaucoup de « l’un des plus gros scandales financiers de ces dernières années en Guinée », a enfin atterri à la Crief, suscitant une vague d’interrogations et d’indignation au sein de la population. L’ex-directeur général de l’Office Guinéen de Publicité, Mandian Sidibé, se retrouve au cœur de cette affaire, où son bilan est loin d’être reluisant. Cadre médiocre, il a su exceller dans le népotisme et l’arrogance, des qualités qui semblent avoir guidé sa gestion des ressources de l’État.
Cependant, il serait réducteur de faire de Mandian Sidibé le seul responsable de ce « crime organisé » qui a permis le pillage des ressources publiques. La question se pose : quel rôle a joué le conseil d’administration de l’OGP dans cette débâcle ? Était-il complice ou simplement aveugle face aux agissements de leur directeur ? Les membres de ce conseil doivent également rendre des comptes, car il est difficile de croire qu’ils n’étaient pas au courant des manigances qui se tramaient sous leur nez.
De plus, où se dirigeaient les fonds détournés ? La population guinéenne mérite des réponses claires et précises. Les milliards de francs guinéens disparus ne peuvent rester sans explication. Les auditions à l’ORDEF ne sont qu’un début, et il est impératif que la lumière soit faite sur cette affaire pour restaurer la confiance des citoyens envers leurs institutions.
Alors que Mandian Sidibé attend son sort à la Crief, il est temps que la justice fasse son travail et que tous les acteurs impliqués dans ce scandale soient tenus responsables. La lutte contre la corruption ne doit pas s’arrêter à un seul homme, mais doit s’étendre à tous ceux qui ont contribué à ce système de pillage. La population attend des réponses, et il est de la responsabilité des autorités de ne pas les décevoir.
Kabi Mansa/Lejour.Info