Conakry, 31 décembre 2024 – Le procès d’Aliou Bah, président du parti MoDeL, s’est poursuivi cet après-midi devant le tribunal correctionnel de Kaloum. À 13 heures, toutes les parties avaient terminé d’interroger le prévenu sur les accusations d’offense et de diffamation à l’encontre du chef de l’État, via un système informatique. Le juge Ousmane Sylla a ensuite ordonné la projection de plusieurs vidéos présentées comme éléments de preuve.
Dans la première vidéo, Aliou Bah interpelle les chefs religieux sur l’importance de briser le silence face aux dérives des autorités, les avertissant des risques de complicité. Une deuxième vidéo montre le leader politique appelant les Guinéens à rester dans le pays et à affronter les défis, affirmant que l’exil n’est pas la solution.
La troisième vidéo met en lumière ses critiques sur la volonté des autorités de la transition de confisquer le pouvoir, tandis que dans la quatrième, il s’exprime sur le projet Simandou, soulignant que la transition ne devrait pas s’engager dans un projet aussi sensible et dénonçant l’opacité entourant la signature de la convention.
Malgré la projection des vidéos, le ministère public a maintenu ses accusations. Cependant, le procureur a annoncé qu’il n’était pas prêt à présenter ses réquisitions, ce qui a conduit le juge à renvoyer le procès au 2 janvier 2025 pour les réquisitions et plaidoiries.
Ce renvoi a suscité des réactions vives de la part des avocats de la défense, qui souhaitaient plaider immédiatement. Me Pépé Antoine Lamah a dénoncé ce qu’il considère comme une stratégie délibérée du parquet pour retarder le procès, soulignant que son client, Aliou Bah, avait été arbitrairement détenu sans procès-verbal de garde à vue. Il a exprimé sa conviction que les accusations portées contre son client sont légères et que la relaxe de ce dernier semble inévitable
Les débats se poursuivent alors que l’attention se tourne vers la prochaine audience.
Amadou Kindo/Lejour.Info
