Je me concentre sur un aspect fondamental de la démocratie : l’alternance au pouvoir.
En Guinée, comme dans d’autres pays, l’alternance au pouvoir est un indicateur clé pour évaluer la santé démocratique. Cependant, dans les faits, ce concept semble être galvaudé par ceux qui aspirent à diriger.
Ces chercheurs de Trésor, qui dénoncent avec véhémence les dérives, sont souvent les véritables artisans de la mort lente de l’alternance démocratique.
Dans leurs royaumes qui sont loin d’être des partis politiques où chaque militant, a le libre choix de s’exprimer, se retrouve réduit à faire des courbettes devant le ROI. On adhère au parti pour le ROI, on agit au service du ROI, et le parti se résume au ROI. Cerise sur le gâteau, le ROI détient un droit de vie ou de mort sur ses subordonnés. La contradiction, on en a cuire éperdument.
Le landerneau politique guinéen est gangrené par une pratique toxique : l’absence totale de débats démocratiques. Tout militant ou cadre qui refuse de se conformer au rythme imposé par le ROI du parti est condamné à l’exclusion. Il devient un paria, extirpé du parti comme on sépare l’ivraie du bon grain.
Sans me lancer dans une exhaustivité, je vous apporte des preuves de l’attitude dictatoriale de ceux qui prétendent aspirer à la démocratie, alors qu’ils en sont les véritables fossoyeurs.
Au RPG : Alpha Condé est le président à vie. Durant ses 11 ans de règne en tant que Président de la République, il n’a jamais cédé son titre de président du RPG, en violation flagrante de la loi. Le RPG, c’est lui ; l’histoire du parti, c’est lui. Les militants y adhèrent pour lui.
À l’UFDG : Cellou Dalein Diallo est le guide. Là aussi, il est hors de question d’évoquer une alternance. Une simple rumeur suffit à provoquer une exclusion. Depuis des décennies, l’UFDG, c’est Dalein, point final. Ceux qui ne veulent pas le suivre n’ont d’autre choix que de fuir. Les partisans ont érigé la dictature en système, affirmant haut et fort : « Tant que CDD est en vie, il sera le président de l’UFDG. » Récemment, un responsable a été démis pour avoir participé à la rédaction d’un mémo, un outil pourtant destiné à proposer des idées pour le bien du parti. Bravo à l’UFDG, qui confirme son statut de parti sans débats contradictoires. Bah Oury, Ousmane Gaoual, Maladho et Cellou Baldé en savent quelque chose.
À l’UFR, Sidya signifie UFR et vice-versa. Même lorsqu’il est hors du pays, il semble jouir d’un don d’ubiquité. Dans ce parti, comme dans les autres mentionnés précédemment, militants et cadres doivent se comporter en laquais. Tout pour Sidya, rien pour les autres. Commettre un crime de lèse-majesté ? C’est risquer d’être tondu comme un mouton de fête. L’UFR appartient à Sidya, existe pour Sidya, et semble éternellement dédié à lui.
Si les figures de proue de ces royaumes, ou plutôt ces « super-héros », refusent toute alternance, peut-on espérer que Lansana Kouyaté fasse autrement ? Absolument pas. Lui aussi semble maîtriser la leçon à la perfection. Le PEDN, c’est lui. Il finance le parti, donc le parti, c’est lui. Si tu en as assez de le voir prolonger son règne, une seule option s’offre à toi : partir sans ménagement.
Je pourrais écrire un roman sur ces parangons de la dictature, mais je préfère abréger. L’héritage qu’ils laissent est lourd, et rien n’indique que ces figures de la dictature primaire soient prêtes à changer la donne.
Un adage nous enseigne : « Le crapaud qui n’a pas obtenu de fesses pendant sa jeunesse, ce n’est pas pendant la vieillesse qu’il les aura.
𝐒𝐢𝐛𝐚 𝐄𝐧𝐠𝐚𝐠𝐞́ (𝐒𝐆)
