Alassane Ouattara a désigné Patrick Achi au poste de Premier ministre, ce vendredi 26 mars. Ce fidèle du chef de l’État avait été nommé Premier ministre par intérim après le départ d’Hamed Bakayoko pour la France, quelques jours avant son décès.
De surprise, il n’y a pas eu. Grand favori pour prendre les rênes du nouveau gouvernement, Patrick Achi, 65 ans, a été nommé Premier ministre par Alassane Ouattara, ce vendredi 26 mars. Choisi le 8 mars pour assurer l’intérim d’Hamed Bakayoko, décédé d’un cancer foudroyant deux jours plus tard, il a logiquement été confirmé à son poste. Il va désormais peaufiner avec le chef de l’État la composition du futur gouvernement, qui devrait être dévoilée dans les jours à venir.
Ces derniers mois, Achi n’a cessé de prendre de l’importance dans le dispositif présidentiel. Au point que son nom a même brièvement circulé comme potentiel remplaçant d’Amadou Gon Coulibaly, dauphin de Ouattara décédé le 8 juillet dernier. Malgré les critiques, le président décidera finalement de se représenter lui-même à la présidentielle et de briguer un troisième mandat. Secrétaire général de la présidence depuis 2017, Patrick Achi est alors promu ministre d’État tandis qu’Hamed Bakayoko est nommé à la primature.
Loyal et travailleur
Le 31 octobre, Alassane Ouattara est réélu à l’issue d’un scrutin tendu marqué par des violences qui font plus de 80 morts. Bakayoko et Achi sont maintenus à leurs postes, faisant figures de numéro deux et trois du régime. Puis, l’histoire bégaie pour le chef de l’État : après son « frère » Amadou Gon Coulibaly, c’est au tour de son « fils » Hamed Bakayoko de mourir brutalement.
Pour occuper le poste, le président n’a jamais vraiment envisagé quelqu’un d’autre que Patrick Achi. « Déjà, après la disparition d’Amadou Gon Coulibaly, beaucoup le voyaient Premier ministre. C’est lui qui a conçu tout le programme de gouvernement », confie un ministre. S’il n’a pas la popularité et le charisme politique d’un Hamed Bakayoko, le nouveau chef du gouvernement présente un profil de technocrate loyal et travailleur, à l’aise sur tous les dossiers. Autant de qualités appréciées par le président et qui lui rappellent celles d’un certain Amadou Gon Coulibaly.
Son expérience et sa connaissance fine des plans gouvernementaux, Achi les a forgées durant près de deux décennies, passées à diriger les grands chantiers qui ont structuré le pays. Ministre des Infrastructures de Laurent Gbagbo de 2000 à 2010, ce fils d’un père ivoirien et d’une mère française avait été reconduit à ce poste stratégique par Alassane Ouattara, de 2011 à 2017.
Ancien cadre du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), il a quitté le parti d’Henri Konan Bédié pour le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Il a également un passé d’élu local. Élu député en 2011, il devient deux ans plus tard président du Conseil régional de la Mé (Sud). Et lors des législatives du 6 mars dernier, il a été élu sans difficulté dans la circonscription d’Adzopé.
Jeune Afrique
Les commentaires sont fermés.