Pendant que le président Alpha Condé cherche encore ses marques pour remettre le navire à flots, après une réélection controversée, la pression à l’international sur son régime elle, ne faiblit pas. En témoigne cette liste de 25 membres de la nomenklatura soumise au laminoir de l’Union Européenne, pour d’éventuelles sanctions.
Près de six mois après l’investiture d’Alpha Condé pour un troisième mandat, les stigmates des convulsions électorales sont encore visibles. Avec des centaines d’opposants qui croupissent en prison, sans qu’aucune lumière ne soit encore faite sur les nombreuses pertes en vies humaines enregistrées lors de ces élections.
C’est au moment où les contempteurs des anti-troisièmes mandats ne vendent plus cher leur peau, en les traitant plutôt de losers, que le vent semble tourner en faveur du FNDC and cie. Avec le soutien affiché dont ces opposants font désormais l’objet par une trentaine d’eurodéputés.
Des députés européens réputés pour leur opiniâtreté et qui jurent de clouer au pilori le régime de Conakry.
Dans leur ligne de mire, 25 personnalités de l’État guinéen dont des barons du système. Et c’est par leur soin que les noms de ces membres de la galaxie Condé, seraient parvenus à M. Josep Borrel Fontelles, Haut représentant et vice-président de la Commission européenne. Dans leur requête, ces députés européens ne réclament qu’aucune chose, des sanctions contre ceux qui sont considérés comme les soutiens du troisième mandat et ses effets pervers.
En attendant le verdict de cette requête, il serait opportun de rappeler l’UE avait mis en garde contre « le contexte de polarisation extrême entourant le double scrutin du 22 mars 2020 ». Tout comme la présidentielle du 18 octobre 2020, qui fut aussi émaillé d’incidents violents. Mais le pouvoir de Conakry n’en a fait qu’à sa tête. Maintenant que le vin est tiré, il faut le boire.
Rien ne dit que ces eurodéputés parviendront à leurs fins. Toutefois, cette liste comporte tout de même un effet dissuasif.
Déjà la lite tourne en boucle sur les réseaux sociaux. Et comme il fallait s’y attendre, le gouvernement guinéen, rompu dans l’art du coup pour coup, n’a pas l’air d’accorder d’importance à la démarche de ces députés européens. Faisant prévaloir « son indépendance, chèrement acquise ». Une parade digne d’une fuite en avant.
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