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Le Hamas et Israël conviennent d’une trêve grâce à la médiation de l’Egypte

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Israël et le groupe armé palestinien Hamas ont entamé depuis hier soir une trêve dans la bande de Gaza, selon un représentant du Hamas et la presse israélienne, laissant entrevoir une issue à ce conflit sans précédent depuis plusieurs années.

Le cabinet de sécurité israélien a indiqué hier soir avoir voté à l’unanimité en faveur d’une trêve « mutuelle et inconditionnelle » à Gaza sur proposition de l’Égypte, qui a œuvré en médiateur. Le Hamas et le Jihad islamique ont confirmé le cessez-le-feu à Gaza. Un représentant du mouvement islamiste a déclaré que le cessez-le-feu serait « mutuel et simultané ».

Cette annonce survient alors que des tractations diplomatiques se sont intensifiées hier en fin de journée en vue d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, au pouvoir à Gaza. La journée a vécu toutefois une recrudescence des combats qui ont déjà fait plus de 240 morts, dont une majorité de Palestiniens.

Les frappes s’étaient intensifiées dans l’après-midi, faisant monter des nuages de fumée et de débris dans le ciel, tandis que des ambulances filaient à travers l’enclave. Cinq personnes ont été tuées hier dans la bande de Gaza, portant à 232 le nombre de Palestiniens morts dans ce territoire depuis le début du conflit le 10 mai. En fin d’après-midi, un nouveau barrage de roquettes a visé le sud d’Israël poussant des habitants à se réfugier dans les abris.

La poursuite des tirs israéliens et palestiniens est « inacceptable », a affirmé hier devant l’Assemblée générale de l’ONU son secrétaire général Antonio Guterres, estimant que « les affrontements devaient cesser immédiatement ».

Le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad el-Maliki, et l’ambassadeur israélien aux États-Unis, Gilad Erdan, ont échangé des accusations de « génocide » à l’encontre de leur propre population, lors du débat à l’Assemblée générale sur le conflit israélo-palestinien. « Dans le débat d’aujourd’hui, nous ne voyons pas une défense des objectifs fixés pour l’ONU, mais plutôt une indifférence face à la charte du Hamas qui comme les nazis est engagé dans un génocide du peuple juif », a souligné le diplomate israélien, qui est également ambassadeur auprès de l’ONU. « Comment certains peuvent-ils se précipiter pour faire des déclarations condamnant le meurtre d’un Israélien, à un moment où le monde entier reste silencieux et ferme les yeux sur le génocide de familles palestiniennes entières ? » s’est insurgé de son côté le ministre palestinien.

L’Allemagne entre en jeu

Après l’appel du président américain Joe Biden pour une « désescalade » immédiate et le refus de Washington de soutenir une résolution de la France à l’ONU, l’Allemagne est entrée en scène jeudi. Le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas s’est rendu en Israël, où il a visité hier des sites touchés. Il a soutenu que les frappes israéliennes sur Gaza relevaient du « droit à l’autodéfense », tout en appelant à une cessation rapide des hostilités. La chancelière allemande Angela Merkel a plaidé pour un « cessez-le-feu rapide » lors d’un entretien téléphonique avec le président palestinien Mahmoud Abbas.

Mais l’Autorité palestinienne que ce dernier dirige depuis la Cisjordanie a peu d’influence dans la bande de Gaza, microterritoire palestinien de deux millions d’habitants sous blocus israélien et sous contrôle des islamistes du Hamas depuis 2007.

Mais comme Israël, les États-Unis et l’Union européenne qualifient le Hamas d’organisation terroriste, ils doivent emprunter d’autres canaux pour discuter d’une possible trêve. D’où le rôle aussi de l’Égypte, voisine de Gaza, et celui du Qatar, émirat proche de la mouvance des Frères musulmans dans laquelle s’inscrit le Hamas. L’émissaire onusien pour le Proche-Orient, Tor Wennesland, se trouve justement au Qatar, où il s’est entretenu hier avec le chef du Hamas Ismaïl Haniyé, ont indiqué des sources diplomatiques.

« Nous nous attendons à un retour au calme dans les prochaines heures, ou demain (vendredi), mais cela dépend de l’arrêt de l’agression des forces d’occupation à Gaza et à Jérusalem », avait ainsi affirmé un haut responsable du Hamas, évoquant « d’intenses » tractations pour mettre fin aux plus importants affrontements entre Israéliens et Palestiniens depuis la dernière guerre à Gaza en 2014.

Ce cycle de violences a été déclenché après le tir par le Hamas de salves de roquettes vers l’État hébreu le 10 mai, en signe de solidarité avec les centaines de Palestiniens blessés lors de heurts avec la police israélienne sur l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de Jérusalem.

Un besoin urgent de répit

Depuis dix jours, l’armée israélienne pilonne la bande de Gaza. Israël a « profité » de la situation, selon un responsable militaire israélien, pour « réduire les capacités » militaires du Hamas.

La Croix-Rouge a estimé que les populations à Gaza et en Israël avaient un « besoin urgent de répit », ajoutant avoir informé Israël et le Hamas qu’à partir de jeudi son personnel se déplacerait « pour apporter une réponse aux besoins urgents ». « Les deux parties ont une responsabilité claire de nous faciliter de tels mouvements », a-t-elle indiqué.

Lors des précédents conflits entre le Hamas et Israël, les prémices de désescalade sont notamment passés par l’instauration de « trêves humanitaires », pour permettre la circulation de l’aide internationale et les réparations urgentes aux infrastructures cruciales endommagées.

Depuis le début des affrontements, au moins 232 Palestiniens, incluant une soixantaine d’enfants et des combattants du Hamas, ont péri dans les frappes israéliennes, tandis que douze personnes ont perdu la vie en Israël, les mouvements armés palestiniens de Gaza ayant tiré plus de 4 000 roquettes vers le territoire israélien.

Un responsable militaire israélien avait affirmé mercredi que l’armée était prête à encore « plusieurs jours » de conflit. « Ce que nous essayons de faire est précisément ceci : diminuer leurs capacités, leurs moyens terroristes et diminuer leur détermination », avait alors renchéri Benjamin Netanyahu.

Les regards restent également tournés vers la Cisjordanie occupée et vers le territoire israélien. Depuis le lancement des hostilités armées, des émeutes et des affrontements avec les forces israéliennes ont éclaté dans de nombreuses villes et camps palestiniens de Cisjordanie faisant plus de 25 morts, pire bilan depuis des années dans ce territoire. Et des Arabes israéliens – descendants des Palestiniens restés sur leurs terres après la création d’Israël en 1948 – ont manifesté, fermé leur commerce ou été au cœur d’émeutes, affirmant souffrir de « discrimination ».

Sources : AFP et Reuters

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