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La libération d’Alpha Condé par la junte fait débat

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La libération de l’ancien président Alpha Condé renversé par un coup d’Etat militaire le 5 septembre dernier par le colonel Mamadi Doumbouya, qui a été investi depuis lors chef de l’Etat guinéen, pose question. Cette libération à moins de 72 heures de la date fatidique du 25 avril – délai de rigueur imposé par la Cédéao à la junte pour produire un calendrier consensuel pour la restitution du pouvoir aux civils – est-elle politique ou judiciaire ?

Cette décision pose question au sein de la société civile entre ceux qui l’approuvent et ceux qui la condamnent. D’aucuns considèrent cette décision de la junte comme une manœuvre pour permettre à Alpha Condé, 84 ans, d’échapper à la justice de son pays.

Alsény Sall, porte-parole de l’Organisation guinéenne des droits de l’homme. « Pour nous, le premier travail que le CNRD devrait faire, c’est de soumettre son dossier à la justice qui est la seule habilité de décider des droits et libertés des citoyens. D’autant plus il y avait déjà des plaintes contre monsieur Alpha Condé, mais aussi contre certains de ses collaborateurs sur les cas de violations des droits de l’homme. C’est ce qui avait expliqué une adhésion totale des militants pro-démocratie au coup d’Etat ».

L’ultimatum de la Cédéao a peut-être contribué à la libération de l’ancien président. La réaction de Sékou Koundouno, responsable de la stratégie et planification du FNDC : « Il ne faudrait pas que le CNRD se trompe de stratégie. Nullement la Cédéao n’a fait cas de la libération d’Alpha Condé. S’ils le font, peut-être que c’est une stratégie de communication, mais ce n’est pas la demande de la Cédéao ».

Cet activiste de la société civile demande à la junte « de ne pas confondre un régime de transition à un régime issu des urnes ». « Nous sommes en période de transition, il faut le dialogue, poursuit-il, il faut la concertation entre l’ensemble des forces vives de la nation, par ce que en tout été de cause aucune entité aujourd’hui ne bénéficie d’une légitimité ».

Le RPG, l’ex-parti au pouvoir qui avait fait de la libération d’Alpha Condé l’une de ses exigences majeures avant de prendre part aux assises nationales et aux concertations politiques initiées par la junte, attend l’effectivité de cette libération pour réagir, a dit l’un de ses responsables.

RFI

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