Entendu sous serment mercredi dans le cadre d’une enquête au civil sur des soupçons de fraudes financières, l’ex-président américain Donal Trump a fait savoir qu’il avait refusé de répondre aux questions du bureau de la procureure générale de New York.
Trump insiste. L’ancien président républicain Donald Trump était entendu sous serment mercredi 10 août dans le cadre d’une enquête au civil sur des soupçons de fraudes financières au sein de son groupe Trump Organization. Interrogé par le bureau de la procureure générale de New York, il a indiqué avoir refusé de répondre aux questions de la justice, en pleine tempête politique après une perquisition spectaculaire du FBI à son domicile en Floride.
Assurant être une nouvelle fois victime d’une « chasse aux sorcières », Donald Trump a « refusé de répondre aux questions en vertu des droits et prérogatives accordés à tout citoyen par la Constitution des États-Unis », selon son communiqué.
Quelques heures auparavant, l’ancien président avait écrit sur son réseau social Truth Social être « dans le bureau somptueux, magnifique et onéreux de la procureure générale (Letitia James). De belles conditions de travail alors que des gens se font tuer à New York et qu’elle consacre son temps et ses efforts à essayer ‘d’attraper Trump' ».
Sur ce même média, Donald Trump avait annoncé mardi dans la nuit être arrivé à New York pour « voir la procureure générale raciste de New York demain pour la poursuite de la plus grande chasse aux sorcières de l’Histoire des États-Unis ». « Ma formidable entreprise et moi-même sommes attaqués de toutes parts », a-t-il ajouté, estimant que les États-Unis gouvernés par le démocrate Joe Biden s’apparentaient à une « République bananière ».
« La plus corrompue »
Dans le même registre, l’un de ses fils, Eric Trump, a écrit sur Twitter que son « père (allait) s’asseoir pour une déposition en face de la plus corrompue des procureurs généraux des États-Unis », accusant encore la magistrate démocrate afro-américaine Letitia James d’incarner le « mal ».
Le bureau de la procureure générale n’a pas donné suite aux sollicitations de l’AFP.
L’homme d’affaires et deux de ses enfants, Donald Jr et Ivanka Trump, ont finalement cédé à la pression après trois années d’enquête de Letitia James. D’après CNN, Ivanka et Donald Jr avaient discrètement été entendus par les services de la procureure générale fin juillet et début août.
Fraudes
L’enquête au civil contre le groupe familial Trump Organization avait été ouverte en mars 2019, après le témoignage explosif au Congrès à Washington d’un des anciens avocats personnels de Donald Trump, Michael Cohen. Ce dernier faisait état d’évaluations frauduleuses, à la hausse ou à la baisse, d’actifs au sein de la Trump Organization, pour décrocher des prêts, obtenir des réductions d’impôts ou de meilleures indemnisations d’assurances.
Letitia James avait assuré en janvier avoir « mis au jour des preuves importantes laissant penser que Donald Trump et la Trump Organization avaient faussement et frauduleusement valorisé le nombre d’actifs », notamment des golfs ou le triplex personnel du milliardaire américain, situé dans la Trump Tower à New York.
La procureure générale n’a pas le pouvoir d’inculper Donald Trump mais elle peut engager des poursuites civiles et notamment réclamer des réparations financières. Les faits présumés font aussi l’objet d’une enquête, pénale cette fois, menée par le procureur de Manhattan Alvin Bragg.
Perquisition du FBI
L’enquête sur la Trump Organization n’est pas liée à la perquisition menée lundi par le FBI dans la résidence floridienne de Donald Trump. À Mar-a-Lago, les enquêteurs étaient à la recherche de documents classifiés que l’ancien président aurait emportés avec lui lorsqu’il a quitté la Maison blanche en janvier 2021.
Celle-ci a déclenché une vague d’indignation chez les républicains. L’ancien président a même suggéré sur Truth Social que le FBI puisse avoir « placé » des preuves contre lui lors de l’opération. Jamais un ancien locataire de la Maison Blanche n’avait été inquiété par la justice de cette façon.
Donald Trump, qui flirte ostensiblement avec une nouvelle candidature en 2024, clame son innocence dans chacune de ces affaires.
France24 avec AFP & Reuters
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