Séisme à Lusail ! L’Argentine de Lionel Messi, parmi les favorites de ce Mondial-2022, a été humiliée dès son premier match par l’Arabie saoudite mardi à Doha (1-2) pour ce qui constitue l’une des plus grosses sensations de l’histoire de la Coupe du monde.
« C’est un coup très dur », a lâché Lionel Messi alors que l’Argentine et ses supporters se voyaient déjà soulever la coupe du monde.
« Nous ne pensions pas débuter de cette manière. Nous pensions bien débuter, avec trois points, comme nous l’avions dit avant le match. Cela nous aurait apporté de la tranquillité », a ajouté le génie argentin qui dispute ce qui sera « sûrement » son dernier Mondial.
Le N.10 de l’Albiceleste, chaudement applaudi par la marée d’Argentins venus le soutenir au Qatar, est sorti de sa lampe dès la 10e minute pour transformer un penalty accordé par l’arbitre deux minutes plus tôt après visionnage vidéo, pour un accrochage sur Paredes dans la surface sur corner qui était survenu à la 6e minute.
Les Argentins auraient pu se mettre largement à l’abri, avec 3 buts inscrits, mais refusés pour des hors-jeu.
Après la pause, la « Pulga » a vu sa magie se tarir. Et ses espoirs aussi, pourtant face aux modestes Saoudiens, 51es au classement FIFA.
Au retour des vestiaires, le capitaine argentin perd le ballon dans le rond central. Abdulelah Almalki envoie alors une passe lobée pour Saleh Al-Shehri, qui hérite du ballon dans la surface, et décoche une frappe croisée du gauche qui trompe Emiliano Martinez pour venir se loger dans le petit filet (48e).
Ce but, marqué juste devant le virage saoudien, a eu le don de réveiller les fans, qui passeront le reste de la rencontre debout, à chanter et à encourager leurs héros au stade de Lusail (officiellement 88 012 spectateurs mardi). Et de semer la panique dans la défense argentine, complètement déboussolée.
Cinq minutes plus tard, c’est Salem Al-Dawsari qui porte le deuxième coup de massue : à la retombée d’un ballon, il parvient à s’en sortir entre trois défenseurs, et brosse une frappe limpide du droit qu’Emiliano Martinez ne peut pas atteindre.
Historique
Au coup de sifflet final, les chants allègres des Argentins ont laissé place aux cris de célébrations des joueurs saoudiens, qui résonnaient dans les tunnels, jusqu’à la salle de conférence de presse.
« C’est une victoire mémorable, ça restera dans les annales », a savouré Hervé Renard, le coach français.
Ce résultat est en effet l’un des plus grands exploits de cette compétition, avec, entre autres, États-Unis–Angleterre (1-0) en 1950, Corée du Nord-Italie (1-0) en 1966, Algérie-RFA (2-1) en 1982, Sénégal-France (1-0) en 2002, Corée du Sud-Italie (2-1) en 2002, et Corée du Sud-Allemagne (2-0) en 2018.
Les Argentins eux-mêmes avaient déjà été surpris par une équipe plus modeste en 1990 : en ouverture du groupe B, le Cameroun avait alors dompté l’Argentine, championne du monde en titre (1-0).
Après une belle série de 36 matchs sans revers, l’Albiceleste a essuyé mardi sa première défaite depuis le 3 juillet 2019, soit il y a plus de deux ans, en demi-finale de la Copa America contre le Brésil (2-0).
« Quelques millimètres »
« On savait que ça allait s’arrêter un jour », a regretté le sélectionneur argentin Lionel Scaloni. « C’est un jour triste. Cela s’est joué à quelques millimètres. C’est ça, la technologie [en référence aux trois buts annulés par le système de détection de hors-jeu semi-automatique instauré cette année]. C’est dur à avaler. Le match nous échappe en un rien de temps. Sans que l’on s’en rende compte, on était à 2-1 », s’est lamenté le technicien.
Pour atteindre le prochain tour, l’Argentine doit désormais gagner ses deux prochains matchs, à commencer par le Mexique samedi. « Les joueurs sont tous très touchés, mais pensent déjà à inverser la situation », a promis Scaloni.
« Ce groupe se distingue par son unité, par sa solidité. C’est le moment d’être plus unis que jamais, de revenir aux bases et à notre jeu », a complété Messi.
Portée par son gardien Mohammed Al-Owais, immense mardi, l’Arabie saoudite, devra elle surveiller ses blessés.
Hervé Renard n’a pas pu donner plus de nouvelles de Yasser Al-Shahrani, touché à la mâchoire dans le temps additionnel après un choc avec son gardien et sorti sur civière, mais a annoncé après le match que pour son capitaine et défenseur Salman Al-Faraj, sorti blessé juste avant la pause, « il est très difficile de disputer un match de plus dans ce Mondial ».
Lapresse.ca
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