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Le Burkina juge « très graves » les propos du président ghanéen sur la présence de Wagner

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Le Burkina Faso a qualifié vendredi de « très graves » les propos tenus deux jours plus tôt par le président ghanéen Nana Akufo-Addo, qui avait affirmé que Ouagadougou avait « conclu un arrangement » avec le groupe paramilitaire russe Wagner.

« Nous avons écouté l’ambassadeur du Ghana et lui avons fait savoir la position du gouvernement qui juge très graves les propos venant d’un chef d’Etat, de surcroît d’un pays ami et voisin », a déclaré le ministre délégué chargé de la Coopération régionale, Karamoko Jean Marie Traoré.

Plus tôt dans la journée, l’ambassadeur du Ghana au Burkina avait été convoqué et s’était entretenu avec M. Traoré tandis que l’ambassadeur burkinabè à Accra avait été rappelé pour consultations.

« Ces 48h ont été marquées par les propos du président Nana Akufo Addo sur une prétendu passation de marché entre le gouvernement de la transition et une société privée russe. Une note verbale de protestation a été adressée au Ghana », a expliqué M. Traoré, affirmant que le Burkina était « profondément affecté » par ces déclarations.

Mercredi, lors d’une entrevue aux Etats-Unis avec le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, le président ghanéen Akufo-Addo, avait assuré que le Burkina avait « conclu un arrangement pour, comme le Mali, employer des forces de Wagner ».

« Je crois qu’une mine dans le sud du Burkina leur a été allouée comme une forme de paiement pour leurs services », avait-il ajouté, précisant que selon lui « les mercenaires russes sont à la frontière nord » du Ghana.

Lors de son entretien avec le ministre, l’ambassadeur du Ghana, Boniface Gambila Adagbila, a assuré que les propos de son président « ne visaient pas à condamner le Burkina Faso, ni à semer le doute dans les esprits », selon le compte-rendu de la rencontre, publié par le ministère des Affaires Etrangères burkinabè.

« L’intention était surtout d’attirer l’attention des partenaires afin de susciter un grand intérêt à l’endroit du Burkina Faso », a ajouté l’ambassadeur, cité dans le communiqué.

En réponse, le ministre Traoré a estimé que le « Ghana aurait pu entreprendre des échanges avec les autorités burkinabè sur la question sécuritaire afin d’avoir les bonnes informations ».

AFP

 

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