Information libre et instantanée

Mais où mène-t-on la Guinée ? (El Béchir)

166

Pour se déplacer discrètement d’un point à un autre, il faut le faire à tout petits pas, presque imperceptibles. Cette tactique fondait l’ironie et la maïeutique socratiques.
Nominations de néophytes incompétents par-ci, recyclages de ripoux invétérés par là, déluge de décrets tous azimuts, c’est ça la Refondation ? Par rapport aux promesses initiales, une chatte n’y retrouverait pas ses petits !
Assurément, on va « refonder » même les bébés. Pourvu que la Transition dure et nous produise ensuite, « en bonne et due forme » constitutionnelle, un Paul Biya à la longévité politique arrachée et exceptionnelle, avec ses hommes et ses béni-oui-oui partout et pour tout. La politique du ventre, diraient les Camerounais eux-mêmes.
Et comme sœur Anne dont la sœur est sous la menace de Barbe Bleue, les Guinéens, obnubilés par la difficile quête du quotidien, ne voient rien venir à l’horizon. Et pourtant la vigilance s’impose, on doit s’interroger sur le pourquoi du comment. Il y va du devenir du pays.
Au demeurant, comme on fait son lit, on se couche. Il ne faudra pas dire demain que l’on n’a pas vu venir les choses. En vérité, le regard tourné ailleurs ou par la pesanteur de l’indifférence acquise ou encore par le conditionnement du chien de Pavlov, on s’en serait peu soucié, individuellement et collectivement. Comme toujours ! Et le fait du prince sera notre lot, pour les générations des générations.
Nous en aurons été complices et victimes consentantes, selon la « violence symbolique » thématisée par Bourdieu.

El Béchir

Les commentaires sont fermés.