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Les Bissau-Guinéens appelés à renouveler leur Parlement, un an après sa dissolution

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Près de 884 000 électeurs sont appelés aux urnes en Guinée-Bissau pour élire 102 députés, un an après la dissolution parlementaire décidée par le président Umaro Sissoco Embalo. Participation et stabilité politique sont les enjeux du scrutin.

Le vote a démarré à l’heure prévue. Ici, le matériel électoral et les agents de la Commission nationale des élections (CNE) sont sur place depuis 6 heures du matin, tout comme les électeurs. Pour marquer leur place, les électeurs ont matérialisé au sol une file d’attente avec des cailloux, des bouteilles de bière ou encore des masques… « Chacun sait reconnaître sa place et il n’y a pas de dispute », raconte un électeur au micro de Bineta Diagne, notre envoyée spéciale. « Ce vote est important pour moi car il nous faut enfin des institutions stables », explique un autre électeur. Et comme lui, plusieurs personnes espèrent que leur vote va apporter plus de stabilité dans le pays.

Les électeurs attendent surtout la reprise des activités de l’Assemblée nationale qui fonctionne a minima depuis un an. Soit depuis sa dissolution par le président suite à une crise profonde entre les partis politiques. A Bissau, le 28 juillet 2022.

Dans ce scrutin, chaque formation politique cherche à avoir une majorité absolue pour faire passer ses réformes. Si le Mouvement pour l’alternative démocratique (Madem), le parti du président Umaro Sissoco Embalo, gagne, le président voudrait faire réviser la Constitution pour passer d’un régime parlementaire à un régime présidentiel.

Pour le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) – le parti historique qui a dominé la vie politique en Guinée-Bissau et qui est en perte de vitesse ces dernières années -, l’enjeu, c’est de regagner du terrain, d’avoir une majorité également pour proposer des projets dans le secteur agricole, le secteur éducatif ou encore la santé.

Les deux partis qui se font face devront donc compter sur des alliances. Les tractations devraient donc se lancer dès l’annonce des résultats. Ainsi, le PRS, la formation de l’ex-président Kumba Yala, « pourrait bien faire office de parti charnier », relève un observateur. En mars 2019, ce parti était la troisième force politique à l’Assemblée, avec 21 sièges.

200 citoyens en veilleurs du processus électoral

La campagne électorale s’est achevée hier soir dans une ambiance festive. La Commission nationale des élections affirme que tout est fin prêt pour le scrutin de demain : le matériel électoral a pu être acheminé dans les quelque 3 000 bureaux de vote répartis sur tout le territoire. Face à la presse et aux partis politiques, la CNE a insisté sur la procédure : cet organe est le seul habilité à compter et à afficher les résultats. Elle demande aux partis politiques de respecter cette règle. Et appelle les électeurs à voter correctement afin d’éviter d’avoir un nombre important de votes blancs ou nul.

En parallèle, près de 200 personnes de la société civile effectuent une veille de l’ensemble du processus électoral.

« Ces gens sont là pour voir si la personne est en train d’inciter à la violence, incitation à vote régional ou incitation à vote tribal, explique Sidi Mohamed Jaquité, vice-président de la société civile. Pour éviter un conflit, on fait de la sensibilisation dans les quartiers pour parler aux gens pour leur faire comprendre que, que je sois d’un parti et que vous soyez d’un autre, ne fait pas de nous de ennemis. Chacun a le doit de voter pour le parti qu’il veut. »

Plusieurs organisations internationales observeront aussi ce scrutin : la CPLP, l’Union africaine, la Cédéao, les États-Unis ou encore la Francophonie.

RFI

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